D’importantes transactions ont été conclues, du 12 au 17 mai, à New York, pour cette septième édition de l’International Fine Art Fair (IFAF). Les ventes dépassant le million de dollars n’ont, apparemment, jamais été aussi nombreuses.
NEW YORK - L’édition 2000 de l’International Fine Art Fair, organisée au Seventh Regiment Armory, sur Park Avenue, par Brian et Anna Haughton, a attiré de grands collectionneurs comme Evelyn et Leonard Lauder, et Henry Kravis, mais aussi des conservateurs des plus grands musées américains. Le stand de Richard Feigen, qui rassemblait des tableaux de maîtres anciens appartenant au financier Saul Steinberg (lire le JdA no 105, 12 mai), fut sans doute l’un des plus remarqués. Plusieurs de ces toiles ont été vendues, soit un panneau de Lucas Cranach l’Ancien, Bacchus près du pressoir à vin (1,2 million de dollars), Les Joueurs de backgammon de Dirck Van Baburen (975 000 dollars) et La Robe à carreaux de Bonnard (1,6 million de dollars). D’autres ont été réservées, dont Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste de Titien (8 millions de dollars) et Le Christ prêchant sur les rives du lac, une huile sur cuivre de Jan Bruegel l’Ancien (3,2 millions de dollars). Le Parisien Georges de Jonckheere semble avoir, lui aussi, bien tiré son épingle du jeu. Il a vendu un troublant portrait de Lucas Cranach l’Ancien ainsi qu’une Vedute du Grand Canal de Venise de Giovanni Bison à des clients américains. Le Londonien Rafael Valls, qui participait à la foire pour la première fois, a réalisé neuf ventes, dont celle d’une huile sur cuivre de David Teniers le Jeune, Joseph et ses frères. Stair Sainty Matthiesen a, quant à lui, trouvé preneur pour un paysage de 1855 de Corot, vendu à 150 000 dollars, et pour un Delacroix cédé à plus de 100 000 dollars.
Monet, Dufy et Renoir
Les collectionneurs continuent d’afficher un intérêt prononcé pour l’art français des XIXe et XXe siècles, comme en témoignent les 2 millions de dollars recueillis par un Renoir de 1872 figurant un Portrait de Mme Claude Monet (galerie Beadleston de New York) et les 500 000 dollars obtenus par un Raoul Dufy, Le Bassin de yachts à Deauville, vendu par le marchand londonien Neffe Degandt, qui a également cédé quatre œuvres de Vuillard à 125 000 dollars pièce. Anisabelle Berès présentait aussi huit ravissants Vuillard, dont Les Arbres bleus en Normandie de 1905. Philippe Cazeau et Jacques de la Béraudière ont réalisé une excellente vente avec un portrait de Max Ernst de 1940, figurant la fille de l’artiste, qui a trouvé acquéreur au prix de 3,4 millions de dollars. Ils ont aussi cédé pour 2 millions de dollars, à un acheteur européen, une grande statue équestre en bronze, signée Marino Marini. Le soir de l’ouverture de la foire, Waring Hopkins a vendu un Yves Tanguy de 1942, Projet pour un nuage, qui se distingue par ses formes limpides, ainsi qu’un Bonnard rouge, grand format, et deux scènes d’intérieur au pastel de Vuillard. Plus de vingt collectionneurs se seraient intéressés au Tanguy avant même qu’il ne parte à 3 millions de dollars. Parmi les autres toiles exceptionnelles, on remarquait deux beaux Modigliani, Jeune Femme à la collerette, de 1915 (Lefevre Gallery, 2 millions de dollars), et un Portrait de Roger Dutilleul (galerie Malingue). Les marchands spécialisés en sculpture, peu nombreux, ont, eux aussi, obtenu des résultats des plus satisfaisants, comme en témoignent les New-Yorkais David et Constance Yates et le Parisien Robert Vallois, qui a rapidement trouvé acquéreur pour un nu en bronze de Degas de 1938 (200 000 dollars) ainsi que pour plusieurs œuvres signées de sculpteurs contemporains.
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Une IFAF 2000 très réussie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°107 du 9 juin 2000, avec le titre suivant : Une IFAF 2000 très réussie