BRUXELLES / BELGIQUE
Art Brussels, plébiscitée par tous les acteurs culturels locaux, affirme un profil résolument axé sur la découverte.
Bruxelles. Art Brussels n’entre pas dans la catégorie des grandes foires internationales que constitue la triade sacrée Art Basel, la Fiac (Foire internationale d’art conteporain) et Frieze. Pour autant, cette petite foire belge qui vit le jour il y a cinquante ans a su s’imposer dans la galaxie des foires « locales » de qualité.
Tous les acteurs culturels belges qui comptent, collectionneurs et galeristes, répondent présent. Les collectionneurs sont majoritairement belges mais on croise également des Luxembourgeois, des Hollandais, des Anglais, des Français, quelques Allemands… « C’est la foire la plus importante du Benelux, souligne le galeriste belge Albert Baronian. On l’appelle aussi “la petite sœur de la Fiac” car elle attire beaucoup de Français. » Elle mobilise les enseignes parisiennes qui, aiguillonnées par le dynamisme du marché en Belgique, ont installé une antenne à Bruxelles, mais aussi des galeries françaises sans attache belge qui apprécient la convivialité de la foire et son échelle à taille humaine comme la curiosité tant réputée des collectionneurs belges qu’elles entendent fidéliser. « Art Brussels est le reflet de la situation belge, poursuit Albert Baronian. La Belgique a un énorme potentiel de collectionneurs mais qui n’ont pas des moyens démesurés. La fourchette des prix oscille entre 1 000 et 250 000 euros en moyenne. »
Face à la multiplication des foires dans le monde entier, il devient de plus en plus difficile pour chaque foire de tirer son épingle du jeu. C’est pourquoi Art Brussels mise sur la découverte. « Les galeries font l’effort de présenter de jeunes artistes », souligne Anne-Claudie Coric, directrice de la galerie Templon. « L’esprit est de montrer une grande diversité d’artistes émergents, sans oublier les artistes internationalement reconnus mais avec un choix d’œuvres plus surprenant que ce que l’on peut voir dans d’autres foires internationales de renom », précise Anne Vierstraete, directrice d’Art Brussels.
Dans la galaxie foisonnante des foires, Art Paris, qui se tient quinze jours plus tôt, à 1 heure 30 en train de Bruxelles, peine davantage à affirmer son identité. « C’est une foire locale, un salon très parisien où l’on retrouve nos collectionneurs venus de la France entière, mais le niveau général est un cran au-dessous », confie un galeriste. Même si Art Brussels est souvent jugée plus internationale, les deux événements partagent l’espoir d’attirer un public plus cosmopolite. « Independent a eu lieu pendant deux ans au moment d’Art Brussels mais cela n’a rien changé spécifiquement pour nous, observe Anne Vierstraete. Nous avions espéré que cela draine un autre public, avec plus de collectionneurs internationaux, mais nous avons pu constater que cela n’a pas été le cas. » De plus, l’échec commercial des deux premières éditions d’Independent laisse penser que l’offre de deux foires en simultané ne peut pas être absorbée par le marché belge. Comme le souligne Albert Baronian, « les galeries belges ont pris conscience que les ventes se passent à Art Brussels et sont revenues ».
Cette année, « le “clash” des dates avec Art Cologne [programmée également du 19 au 22 avril] n’est pas inintéressant, étant donné la proximité géographique des deux villes. Certains collectionneurs vont peut-être mettre les deux foires au programme », note Anne Vierstraete. Côté galeristes, cette concordance de dates n’a pas vraiment conduit à des désaffections dans le camp d’Art Brussels. « Rendez-vous incontournable des institutions allemandes », comme l’indique le galeriste parisien Jocelyn Wolff, la foire Art Cologne, jugée plus pointue, « moins bourgeoise, moins orientée vers le marché qu’Art Brussels », développe un autre type de marché.
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Une foire européenne solidement installée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°499 du 13 avril 2018, avec le titre suivant : Une foire européenne solidement installée