PARIS
Le Parcours a fêté ses 20 ans en beauté, avec de l’affluence et même des visiteurs étrangers. Un anniversaire marqué par de nombreuses transactions.
Paris. Le Parcours des mondes, qui célébrait cette année ses 20 ans, s’est tenu dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés jusqu’au 12 septembre, rassemblant une quarantaine d’exposants, contre une soixantaine habituellement. Si la manifestation a accueilli beaucoup de visiteurs français, les exposants ont constaté cette année le retour (partiel) des étrangers : des Italiens, des Espagnols, des Belges, des Hollandais. Quelques marchands ont même vu des Américains. En revanche, peu d’Allemands et encore moins d’Anglais ont fait le déplacement.
Le jour du vernissage, les galeries étaient bondées. « On a senti que les visiteurs, malgré la pandémie, étaient heureux d’être là. Et ceux qui étaient acheteurs se décidaient tout de suite, contrairement à d’habitude où ils ont toujours besoin de réfléchir et de revenir plusieurs fois », a observé Alain Lecomte, qui a réalisé près d’une quinzaine de ventes, dont celle d’un Tambour Ibo, Nigeria, acheté par un collectionneur qui a aussi emporté un masque d’oiseau du Burkina Faso.
Lance Entwistle avait réuni six reliquaires Kota du Gabon, « tous historiques », de provenances prestigieuses, ayant fait l’objet d’une publication et d’une exposition, à l’instar d’une figure de reliquaire Kota, vers 1880, provenant de l’ancienne collection Isaac Pailès puis Jean-Claude Bellier, qui a suscité beaucoup d’intérêt. Prix de départ pour les pièces de cet ensemble : 130 000 euros. En écho à son exposition inédite consacrée aux figures Uli de Nouvelle-Irlande, et à la suite de la parution de l’ouvrage de l’astrophysicien Jean-Philippe Beaulieu (éd. Primedia), la galerie exposait aussi une figure d’ancêtre Uli, peuple Madak, XIXe siècle, issue de la collection Ernst Heinrich, affichée à plusieurs millions d’euros (voir illustration). Avec « Lithique », Anthony Meyer (Galerie Meyer Oceanic & Eskimo Art) a fait mouche. Sa présentation rassemblait 354 objets en pierre issus de sa collection personnelle, constituée pendant quarante ans. « C’est une manière de montrer que nous ne sommes pas des marchands monomaniaques, des forcenés de l’art primitif. Et c’est toujours mieux de collectionner dans un autre domaine que dans sa spécialité », a-t-il expliqué. Les pièces, des haches, statuettes, mortiers, objets cultuels…, viennent du monde entier (bien que peu d’Afrique et d’Europe), depuis une dent de mégalodon (requin préhistorique) datant de 300 000 ans jusqu’à une œuvre d’Alberto Guzmán (1927-2017). Ceci dans une variétés de formes, de décors, de provenances mais aussi de prix, allant de 50 euros à plus de 130 000 euros. « J’ai réalisé énormément de ventes. C’est vrai que quand le premier objet important est parti, j’ai eu un pincement au cœur », relataitAnthony Meyer.
Olivier Laroque, dont la présentation était éclectique et de qualité, a cédé plusieurs objets (entre 3 000 et 15 000 €) dont un panier de divination Tshokwe. Au fond de la galerie étaient accrochés deux panneaux d’enclos de danse d’une société guerrière, Salampasu (République démocratique du Congo), chacun à 45 000 euros. « Deux musées sont intéressés », a indiqué le marchand.
Enfin, il ne fallait surtout pas manquer « Nord », l’exposition concoctée par Bernard Dulon qui a réussi le tour de force de réunir 20 objets de la région de l’Ubangui (nord de la RDC), une zone occupée par plusieurs ethnies (Zande, Ngbandi, Banda…). « C’est une région assez mystérieuse, peu traitée et peu exposée. » Les prix allaient jusqu’à 450 000 euros et, parmi les ventes, figurait une statuette Nazeze du culte Mani-Yanda, district du Bas-Uele (RDC), de l’ancienne collection Willy Mestach.
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Un Parcours des mondes de belle tenue
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°573 du 17 septembre 2021, avec le titre suivant : Un Parcours des mondes de belle tenue