Un nouvel acteur bouscule Le Rocher

MONTE-CARLO - Les ventes estivales de bijoux de Monaco ont cumulé des millions d’euros de chiffre d’affaires. Bien qu’intervenant en dernière position, la maison Artcurial a récolté  5,6 millions d’euros de recette pour 56 % de lots vendus. Tajan a enregistré 2,3 millions d’euros sur les 5 millions attendus et ravalé la moitié de ses lots. La maison de vente nous avait pourtant confié avoir été bien plus sélective sur la marchandise, en présentant moins de pièces que les années précédentes. Mais elle s’est heurtée à une concurrence redoutable qui n’est pas seulement celle d’Artcurial, sa grande rivale historique. Tajan qui a travaillé durant dix-huit ans avec l’experte indépendante en joaillerie Chantal Beauvois doit regretter que cette dernière ait monté son propre hôtel de ventes dans la principauté où elle avait aussi un bureau d’expert depuis une quinzaine d’années. Femme de goût et de caractère très intégrée dans la vie mondaine monégasque, Chantal Beauvois connaît bien tous les acheteurs en joaillerie. Le nouvel Hôtel des ventes de Monte-Carlo (HDMC) s’installe cet automne sur le port de Monaco, en lieu et place d’une ancienne fonderie de 300 mètres carrés. En attendant son inauguration à l’occasion du prochain « Yacht Show » de septembre, HDMC a lancé ses toutes premières ventes à l’hôtel Monte-Carlo Bay. Les résultats ont atteint près de 4 millions d’euros en quatre ventes spécialisées : objets de vitrine & argenterie, montres de collection, importants bijoux, tableaux modernes et contemporains. La vente de bijoux représente 61 % de cette somme.

« Les premiers pas de notre nouvelle enseigne sont prometteurs », reconnaissent Chantal Beauvois et son associé, l’expert en tableaux Frank Baille. Un quatrième acteur, la maison monégasque Boule, beaucoup plus modeste et concentrée sur les montres de collection, a également rejoint la fine équipe sous le soleil. Les plus belles enchères de la saison reviennent à Artcurial qui a vendu un rare devant de corsage Art nouveau signé Lalique, en or jaune à décor de pâte de verre, émaux polychromes et diamants, ainsi qu’une broche-barette des années 1930 en platine et or gris, ornée d’un important saphir du Cachemire taillé en coussin (7,46 carats) entre douze diamants taillés à l’ancienne, pour 445 000 euros pièce, respectivement à plus du double et plus du triple de leur estimation basse.