Un Majorelle chez Ivoire Toulouse

Après une formation à l’école des beaux-arts de Nancy puis à Paris à l’Académie Julian où il suit les cours de François Schommer et d’Henri Royer, Majorelle part pour l’Europe du Sud à la recherche d’un climat plus favorable à ses poumons fragiles. Fasciné par le Maroc et sa lumière, il s’y installe en 1917 et y passera la majeure partie de sa vie. « Si le public connaît bien le Jacques Majorelle chantre du Maroc, une partie de son œuvre – moins connue mais tout aussi spectaculaire – concerne l’Afrique subsaharienne », explique la maison de ventes. À partir des années 1930, l’artiste peint en effet des nus noirs, fasciné par la beauté et la sensualité de ces femmes qu’il fait poser dans la végétation luxuriante de son jardin. Une exposition est d’ailleurs consacrée à ces nus en 1934 à la Galerie Charpentier. De novembre 1945 à 1952, à la recherche d’une nouvelle source d’inspiration et des origines de ses modèles, le peintre multiplie les séjours en Afrique noire, du Soudan à la Guinée en passant par le Sénégal, le Niger et la Côte d’Ivoire. Là, il enrichit sa palette et laisse éclater les couleurs tout en libérant son style.

La gouache Jeune fille à Abidjan [voir ill.] fait partie des œuvres réalisées durant cette période. De grand format, datée de 1952, elle est répertoriée dans le catalogue de l’œuvre peint de l’artiste rédigé par Félix et Amélie Marcilhac (2017). Provenant de l’ancienne collection de Jacques André (1882-1970), grand bibliophile, collectionneur d’art parmi les plus importants de l’entre-deux-guerres et mécène du sculpteur Gustave Miklos, l’œuvre est estimée 30 000 à 40 000 euros.