Rauschenberg, Mathieu et Bourgeois stars des ventes de Christie’s et Sotheby’s.
PARIS - Sotheby’s a encore marqué des points le 26 mai à Paris avec une vente d’art contemporain très réussie, enrichie d’œuvres internationales. La maison de ventes a cédé avec brio, au profit de collectionneurs européens, les quatre œuvres inédites qu’elle avait érigées en lots phares. Estimée prudemment 2 millions d’euros, à cause d’un état de conservation moyen, Pope (1957-1959) de Francis Bacon, réalisée à Tanger, est montée à 4,6 millions d’euros. La Ligne de la rupture (1970-1971), une peinture de Joan Mitchell, a été adjugée 3,8 millions d’euros (son estimation haute), soit le deuxième prix en vente publique pour l’artiste. Parliament (Borealis), grand tableau peint par Robert Rauschenberg entre 1989 et 1992, a largement dépassé son estimation haute de 700 000 euros pour atteindre 1,8 million d’euros – « un prix nouveau et solide pour une œuvre d’une période tardive de l’artiste », souligne l’expert Grégoire Billault. Provenant, à l’instar du Mitchell, d’une collection américaine, un autoportrait de Jean-Michel Basquiat exécuté vers 1983 est parti à 1,99 million d’euros, le double de son estimation haute, soit un record pour l’artiste en France. Mais la surprise vient d’un tableau exceptionnel de Georges Mathieu daté de 1958, envolé jusqu’au record absolu de 1,1 million d’euros. Du jamais vu pour Mathieu dont la meilleure enchère plafonnait à 427 500 euros (SVV Perrin-Royère-Lajeunesse, Versailles, le 16 décembre 2007). Sotheby’s a eu le nez creux en estimant ce chef-d’œuvre 700 000 euros à 1 million d’euros.
Le lendemain chez Christie’s, la très attendue araignée Spider de Louise Bourgeois a également grimpé au plafond, adjugée sur une enchère record de 2,88 millions d’euros (son estimation haute) à un amateur européen. Le deuxième prix de la vacation est revenu à Grande Vallée (Amaryllis), toile de 1983 de Joan Mitchell, emportée pour un million d’euros par un particulier américain. Troisième enchère de la soirée, Tableau new-yorkais (1965) de Martial Raysse, autoportrait de l’artiste entouré des figures artistiques influentes new-yorkaises qu’il fréquentait, est parti dans une collection européenne pour un prix record de 928 250 euros. En revanche, le bilan a été décevant pour les Nouveaux Réalistes : plusieurs œuvres n’ont pas trouvé preneur à l’instar d’une historique Palissade du chantier de Beauboug (1976) de Raymond Hains estimée 70 000 euros. « Boudée parce que trop atypique, avec peu d’affiches lacérées, ce que le public recherche chez Hains », a indiqué François de Ricqlès, le commissaire-priseur de la vente.
SOTHEBY’S 26-27 mai
- Estimation : 13 à 19 millions d’euros
- Résultats : 23,6 millions d’euros
- Lots vendus/invendus : 151/28
- Lots vendus : 84 %
CHRISTIE’S 27-28 mai
- Estimation : 12 à 17 millions d’euros
- Résultats : 14,4 millions d’euros
- Lots vendus/invendus : 150/54
- Lots vendus : 74 %
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Têtes d’affiche
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°283 du 6 juin 2008, avec le titre suivant : Têtes d’affiche