Foire & Salon

St-Art affirme son identité

Par Marion Krauze · lejournaldesarts.fr

Le 29 novembre 2024 - 727 mots

STRASBOURG

La foire strasbourgeoise renforce son ancrage territorial tout en renouvelant ses galeries participantes.

L'édition 2024 de la foire St-Art © Photo Marion Krauze pour LeJournaldesArts.fr
L'édition 2024 de la foire St-Art.
© Photo Marion Krauze pour LeJournaldesArts.fr

Rendez-vous apprécié des amateurs d’art contemporain de la région, la foire St-Art revient au Parc des Expositions de Strasbourg pour sa 28e édition, qui se tient du 29 novembre au 1er décembre. Fidèle à elle-même, la manifestation conserve sa ligne directrice : celle de réaffirmer son ancrage territorial tout en s’ouvrant sur l’Europe. « Nous sommes très fiers de la richesse de notre région, c’est important de la mettre en valeur, estime Souhire Ehresmann, la nouvelle directrice de la foire. Et en même temps, nous sommes au cœur de l’Europe donc nous avons cette volonté de s’ouvrir aux pays qui nous entourent ».

Une soixantaine d’exposants se sont répartis dans les halls 3 et 4, sur près de 10 000 m². Cinquante-et-une galeries au total, en majorité françaises (dont dix locales) mais aussi venues de toute l’Europe (Belgique, Allemagne, Pays Bas, Espagne, Italie, Grèce) voire de plus loin (Colombie).

Comptant parmi les fidèles de la manifestation, la galerie Ritsch-Fisch (Strasbourg), spécialisée dans l’art brut, met en avant Carlo Zinelli, Hervé Bonhert ou encore Étienne Champion. La galerie belge Guy Pieters (Knokke-Heist) propose quant à elle des œuvres de Niki de Saint Phalle, Arman, Christo, Jan Fabre et Sam Francis (allant de 20 000 à 180 000 €). « Cela fait maintenant 25 ans que notre galerie participe à la foire car on s’est créé des contacts, des amis, des clients dans la région », précise Tom Raemdonck.

Comme à l’accoutumée, la foire mise sur une diversité des styles et des prix, visant un large public. Son mantra : celui d’un art accessible à tous. Certaines œuvres peuvent être achetées pour quelques centaines d’euros, tandis que d’autres atteignent cinq à six chiffres. Un ensemble à la qualité assez inégale, qui fait la part belle à la peinture figurative. « Nous souhaitions une sélection un peu pointue, un peu différente de celles des années passées, qui met aussi en avant la scène émergente, nuance Souhire Ehresmann. Plus d’un tiers des galeries viennent d’ailleurs pour la première fois ou reviennent après quelques années d’absence ».

C’est le cas de la Galerie Pascal Gabert (Paris), qui avait participé plusieurs fois à St-Art par le passé. « Alors que j’avais décidé de ne plus la faire pour des raisons personnelles, l’enthousiasme de la nouvelle équipe en charge m’a convaincu de revenir », confie Pascal Gabert. Le galeriste présente entre autres des peintures contemporaines de Jean Zuber, de Gérard Thalmann et une pièce en verre de Murano réalisée par Valérie Goutard. Cette édition signe aussi le retour de la Galerie Arnoux (Paris), spécialisée dans les avant-gardes abstraites des années 1950, qui propose des œuvres de David Malkin, Gérard Schneider ou encore Jacques Germain (allant de 900 € à 49 000 €).

Parmi les nouvelles venues, figure la galerie nantaise Robet Dantec, qui met en lumière le travail des artistes contemporains comme Ilhem Ellouze, Gaël Darras ou encore Yann Bagot (prix entre 950 € et 8 000 €). « Notre galerie a d’abord été fondée à Belfort, dans l’Est de la France, avant de déménager à Nantes, explique Catherine Robet. J’ai toujours gardé contact avec mes collectionneurs du Grand Est, de Suisse, d'Allemagne, et je me suis dit que participer à St-Art serait une bonne occasion de leur donner rendez-vous ». Plusieurs enseignes étrangères participent aussi à la foire pour la première fois, à l’instar de la galerie grecque Ametron [art space] qui fait dialoguer les œuvres du peintre suisse David Clerc et de l’artiste grecque Evdoxía (entre 700 € et 10 000 €). « C’est une bonne chose que cette foire s’ouvre aussi à des galeries internationales. J’espère que ce sera aussi l’occasion pour moi d’entamer de nouvelles collaborations », se réjouit Evdoxía.

Pour cette édition, l’art verrier est mis à l’honneur. « C’est une tradition intimement liée à l’histoire de la région, rappelle Souhire Ehresmann. Et c’est aussi un retour aux sources puisque les toutes premières éditions de St-Art avaient elles aussi célébré les arts verriers ». Ainsi, la Galerie Mhaata (Paris) présente une collaboration entre l’artiste ukrainien Roman Minin et le maître verrier Bernard Tirtiaux, tandis que le collectif Étoiles terrestres fait découvrir les créations anciennes et contemporaines du Musée Lalique, du site verrier de Meisenthal et de la Cristallerie de Saint-Louis. Un partenariat a également été établi avec le CERFAV (Centre européen de recherches et de formation aux arts verriers), offrant l’opportunité à six jeunes diplômés d’exposer leurs créations.

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