La galerie Zlotowski rend hommage à l’artiste pluri-disciplinaire et son art de la couleur. Un accrochage dans l’air du temps.
Paris. L’exposition que consacre la galerie Zlotowski aux œuvres sur papier de Sonia Delaunay tombe au bon moment puisque la femme artiste est au centre de l’actualité culturelle parisienne. En effet, « Elles font l’abstraction » à Beaubourg – où Sonia Delaunay est bien représentée [lire page 24] – et « Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat » au Musée du Luxembourg, montrent la lutte de ces femmes pour exister par elles-mêmes. « Pendant longtemps, Sonia Delaunay n’est apparue que dans le sillage de son glorieux époux »,écrit d’ailleurs Richard Riss, expert officiel de Sonia et Robert Delaunay dans la préface du catalogue édité par la galerie à l’occasion de cette présentation.
Née en Russie à Odessa, Sonia Delaunay (1885-1979) arrive à Paris en 1906 et épouse Robert Delaunay en 1910. Après une période où elle est influencée par le fauvisme, ils vont, dès 1911, s’orienter tous deux vers l’abstraction et développent un nouveau mouvement artistique : le simultanisme, fondé sur le pouvoir constructif et dynamique de la couleur, tant dans la peinture que les arts domestiques (pour elle). « Elle met l’accent sur la couleur, la forme et l’interaction des couleurs entre elles. Cet aspect se retrouve dans tout son œuvre, avec peu d’intérêt pour le paysage et le visage. Cette cohérence – alliée à la longévité de sa création – est remarquable », explique Yves Zlotowski. Il poursuit : « Et sa démarche est très contemporaine. Elle a touché à plein de médiums : mode, lithographie, tapisserie, affiche, couverture d’ouvrage, costume, textile, avec toujours une volonté de démocratisation de son œuvre. »
L’accrochage rassemble vingt-trois œuvres – uniquement sur papier, la spécialité de la galerie – pour des prix allant de 25 000 à 350 000 euros. Parmi elles, on remarque Portugaise aux fruits (1915-1916, voir ill.), une tempera sur papier monté sur bois réalisée lorsque les Delaunay vivaient entre le Portugal et l’Espagne de 1914 à 1921 ; Couverture pour le poème-peinture de “La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France” de Blaise Cendrars , 1913 (huile sur cuivre), le premier livre illustré abstrait de l’histoire de l’édition ; deux projets de tissu, à la gouache (1924) ; Trois Femmes (1925), un dessin inspiré des photographies de mode (déjà vendu) ; un projet de costume d’homme (1925) ; Composition, rythme coloré (1957), un rare collage de l’artiste (déjà vendu) ; Autoportrait (1978), maquette originale de couverture pour l’ouvrage Nous irons jusqu’au soleil par Sonia Delaunay, édité par Robert Laffont en 1978 ; Rythme couleur (1971), une gouache composée de ses fameux cercles concentriques colorés, ou encore un très rare dessin figuratif aux crayons de couleur (déjà vendu), Paysage de Grasse (1942).
Plusieurs œuvres ont donc déjà été cédées depuis l’ouverture de l’exposition le 22 mai. « Sonia Delaunay plaît beaucoup au public car, d’une part, c’est une femme artiste redécouverte et, d’autre part, ses couleurs et ses formes intuitives sont parfaitement reconnaissables », analyse le galeriste.
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Sonia Delaunay, reine de la couleur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°570 du 25 juin 2021, avec le titre suivant : Sonia Delaunay, reine de la couleur