PARIS
66 marchands font vernissage commun le 8 octobre prochain.
Paris. Le concept avait déjà vu le jour en 2016 avec une dizaine de galeries de Saint-Germain-des-Prés. Il resurgit sous l’impulsion de quatre marchands dudit quartier : Christian Deydier, Benoit Sapiro (galerie Le Minotaure), Bernard Dulon et Xavier Eeckhout. « Comme personne ne faisait rien, qu’il n’y a plus de Biennale et qu’on ne sait pas ce qu’il va se passer pour les salons à venir, j’ai préparé une exposition pour la rentrée, afin de faire bouger mes clients. J’en ai parlé à Bernard Dulon, Xavier Eeckhout et Benoit Sapiro qui ont été enthousiastes. Nous avons prévenu certains confrères dans les rues de notre quartier. Nous pensions être une dizaine, mais le bruit a couru et nous nous retrouvons plus d’une soixantaine », raconte Christian Deydier, marchand en art chinois. Décidée juste avant la pause estivale, la soirée ne coûte rien aux exposants : ils jouent « à domicile » et toute la communication est en numérique. « Il s’agit du premier événement inter-galeries organisé par les marchands eux-mêmes et complètement gratuit. Il y a juste l’obligation pour le marchand d’envoyer un mail d’invitation et de prévoir un cocktail », détaille Xavier Eeckhout, spécialisé dans la sculpture animalière de la première moitié du XXe siècle. Et d’ajouter : « Le but de l’opération est de faire revenir les collectionneurs dans les galeries, tout en mélangeant nos clients, ce qui leur permettra de rencontrer de nouveaux marchands ».
Soixante-six galeries se sont ainsi ralliées au projet, quelle que soit leur spécialité : arts premiers, arts asiatiques, design, art moderne ou contemporain…
Chaque marchand est libre quant à la tonalité qu’il souhaite donner à ce rendez-vous. Certains proposent une exposition thématique, comme Christian Deydier qui présente une collection privée française composée de vingt-et-une pièces chinoises, dont un singe Sancai et glaçure bleue, dynastie Tang, du début du VIIIe siècle.
D’autres ont déjà une exposition en cours. Les galeries Laurentin, Le Minotaure et Alain Le Gaillard se sont alliées pour mettre à l’honneur le peintre russe Youla Chapoval (1919-1951, prix entre 3 000 et 90 000 €) ; Kreo montre, pour la septième fois, le travail du designer Pierre Charpin (né en 1962) ; la galerie Yves Gastou expose l’artiste Agnès Debizet (née en 1957) et ses pièces en céramique, sculptures, mobilier ou luminaires (prix entre 5 000 et 40 000 €), alors que la galerie Chenel, avec « Au temps des ruines », mêle archéologie et photographies de François Halard.
D’autres encore présentent un objet singulier, comme la galerie Vallois avec son fauteuil d’Armand-Albert Rateau, vers 1920, de l’ancienne collection Jeanne Lanvin ; la galerie Vandermeersch présente un vase à rubans, en porcelaine de Sèvres, 1767, provenant de l’ancienne collection des barons Alphonse et Guy de Rothschild (125 000 €, voir ill.), quand la galerie des Modernes expose une accumulation d’Arman (1928-2005), Portrait-robot d’André Schoeller, 1968, offert par l’artiste au marchand et expert (prix entre 60 000 et 70 000 €).
Enfin, des galeries axent leur présentation sur leurs dernières acquisitions, à l’instar de Chastel Maréchal, avec des pièces de Line Vautrin ou Jean Royère, tandis que d’autres n’ont rien prévu de particulier, juste le plaisir de renouer avec les collectionneurs, en ces temps de pandémie.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
« Rendez-vous » à Saint-Germain-des-Près
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°552 du 2 octobre 2020, avec le titre suivant : « rendez-vous » à Saint-Germain-des-Près