Pour ses 20 ans la galerie Arcturus revendique son éclectisme

Paris. Sur les cimaises de la galerie Arcturus, les clichés emblématiques en noir et blanc de Marc Riboud côtoient les paysages urbains poétiques des aquarellistes Gottfried Salzmann et d'Alejandro Quincoces. Sont également exposées les sculptures en bronze de Marta Moreu et son travail délicat de la patine en discussion avec les portraits grand format de Lidia Masllorens. L’exposition « 20 ans, 20 artistes ! » propose un florilège de vingt des artistes défendus par la galerie (avec des prix allant de 3 000 à 20 000 euros).

Le mot d’ordre de la galerie : l’éclectisme. « Il est possible d’aimer autant Mozart que les polyphonies corses, le rock ou l’opéra. Cela s’applique aussi bien pour la musique que pour l’art. Vous pouvez aimer la sculpture et être sensible à une peinture figurative ou abstraite, à du dessin, de la photographie. Chacun s’enrichit des caractéristiques de l’autre », explique la directrice et fondatrice d’Arcturus, Anne de la Roussière. Cette diversité est aussi de mise parmi les artistes de la galerie. Pour se démarquer, la galeriste opte depuis ses débuts pour des artistes étrangers, majoritairement européens comme l’Allemand Gabriel Schmitz, les Londoniens Juliette Losq et Tim Hall ou l’Espagnol Ivan Franco.

L'exposition anniversaire est l'occasion de remercier les artistes, collaborateurs et collectionneurs qui ont contribué à la longévité de la galerie ; presque un exploit tant les galeries se font et se défont.

L’histoire débute en 1999, après une dizaine d’années passées à la direction d’une banque, Anne de la Roussière fait le pari d’ouvrir une galerie. Elle installe alors la galerie Arcturus au cœur du quartier très dynamique de Saint Germain-des-Prés, au 65, rue de Seine, dans l’ancienne boutique « d’une vieille dame avant-gardiste, puisqu’elle vendait des produits bio avant l’heure. Le lieu était destiné à être précurseur », s’amuse la directrice. Le pari était un peu fou de se lancer « sans artistes ». Mais les événements se sont enchaînés rapidement dans une conjoncture économique favorable. L’exposition inaugurale, consacrée à Marie Barbé, est un succès, comme le seront toutes celles des deux premières années.

Aujourd’hui la conjoncture est devenue plus difficile. Pour subvenir aux besoins de son enseigne, Anne de la Roussière a dû développer des services de conseils, notamment pour les entreprises, et en ne se limitant pas aux artistes de sa galerie. « L’art embellit le quotidien et entretient une vision positive de la vie. Je souhaite continuer à apporter ce bien-être auprès de chacun dans les entreprises et dans les endroits de vie », s'enthousiasme la galeriste.