Philippe Favier

Philippe Favier, c’est un inclassable rêveur. L’une des figures majeures de la scène figurative des années 1980 qui s’est fait connaître pour son univers en miniature, quand ses contemporains jouaient la carte du grandiloquent spectaculaire.
L’artiste n’a cessé depuis de se renouveler avec poésie et humour. Dessinateur, graveur, peintre ? Impossible de circonvenir la géographie Favier à une catégorie, tant l’artiste alchimiste s’amuse de tout, manipulateur d’images et de mots, expérimentateur de techniques et d’outils, à l’insatiable curiosité et à la jubilation créative.

En réponse insolite aux dernières expositions majeures de l’artiste, dont « All-Over » au Musée de Valence, la Galerie Ceysson & Bénétière présente à Saint-Étienne deux séries inédites de Philippe Favier, réalisées depuis 2021. Très attendu, ce nouveau travail crée une fois de plus la surprise. Guidé par sa joyeuse curiosité, Philippe Favier chemine librement, joue le pas de côté, jamais là où on l’attend. Qu’il s’agisse des Clapiers ou de Swash Zone, l’artiste brouille les pistes trop entendues. Il déplace malicieusement sa virtuosité et sa légendaire précision pour rebattre de nouvelles cartes, avec d’autres gestes et outils. Et repose sur la table le jeu – très en vogue paraît-il – de la peinture, mais avec décalage évidemment et teinté de son caustique sens de l’humour. Ainsi, l’artiste s’amuse-t-il à écrire dans le communiqué de presse : « Favier, si précis, si méticuleux, proche du sujet tel un scribe presbyte, est maintenant debout, Pollock à l’haleine volcanique, pissant de la peinture à bras-le-corps. Il a toujours trouvé le pinceau trop mou, lui préférant la pointe ou la plume, ce qui lacère lui sied. Ici, nous sommes bien loin de cette mollesse supposée […] ; nous serions paraît-il, dans la peinture qui prolonge le geste, mais le geste est ténu, ontologiquement retenu et en définitive, il ne fait pas le poids, seule la peinture sait ce qui en découlera. »

Question marché, de par la variété des techniques et des formats employés, l’œuvre de Philippe Favier se déploie sur une large gamme de prix : entre 1 500 euros pour des petits dessins originaux et jusqu’à 60 000 euros environ pour des pièces historiques. Soutenue en France par des collectionneurs fidèles, l’œuvre rayonne aussi sur le marché international, tout particulièrement au Luxembourg, en Belgique et en Suisse.