Abondance de biens ne nuit pas, même s’il n’est pas toujours facile de s’y retrouver entre les noms et les lieux des différents salons de la rentrée, tous à proximité du Louvre.
Fort de son succès annuel au jardin des Tuileries, le Pavillon des antiquaires et des beaux-arts a décidé de renouveler en automne sa manifestation printanière d’où son nouveau nom (était-ce nécessaire ?) de Pavillon d’automne. Le tandem Stéphane Custot-Patrick Perrin annonçant clairement la double vocation de ce salon beaux-arts et arts décoratifs, destiné à occuper le terrain et attirer le chaland au moment, une année sur deux, de la Biennale des antiquaires ou, comme cette année, juste après le Salon du collectionneur.
Pourquoi cette surenchère salonnière ? Parce que la clientèle américaine ou européenne, celle qui fait fonctionner le marché parisien, boude notre belle capitale.
La fréquentation des galeries est en baisse, aussi bien rive gauche que rive droite et les galeristes se morfondent. L’attitude de la France à l’égard du conflit irakien n’a fait qu’accentuer l’effet 11 Septembre pour les Américains. Les grèves du printemps et les manifestations de l’été, savamment diffusées par les télévisions américaines, n’ont rien arrangé.
De grandes figures du mobilier et objets XVIIIe comme Jean-Marie Rossi, Étienne Levy et Maurice Ségoura sont venus renforcer un pôle jusque-là anecdotique.
Richard Green, Edmondo di Robilant ajoutent l’accent international indispensable auprès de Waring Hopkins et Stéphane Custot, Philippe Cazeau et Jacques de la Béraudière dans le domaine de l’art impressionniste et moderne. L’art décoratif du XXe siècle reste toujours un point fort avec la présence d’Yves Gastou et de Jacques Lacoste (années 1940), Yves Macaux de Bruxelles (exceptionnel ensemble de pièces de la Wiener Werkstätte, pour le centenaire de la fondation de l’atelier), Jean-François Levasseur, spécialiste de l’Art déco d’Europe centrale.
La galerie Dansk Mobelkunst, récemment installée quai des Grands-Augustins, tient à elle seule le flambeau du « design scandinave » des années 1920 aux années 1970. On notera aussi la présence du XIXe siècle qualité « Orsay » avec Franck Laigneau et, dans le domaine de la verrerie et de la céramique contemporaine, celle de Clara Scremini. Soucieux de faire bonne figure auprès de la « petite biennale », le nouveau Pavillon d’automne ne risque-t-il pas de se banaliser et de perdre sa tonalité Arts décoratifs XXe qui, depuis le quai Branly, faisait sa réputation ? Conscients de cette difficulté, mais considérant les difficultés du dernier Salon XXe, les organisateurs du Pavillon pensent conserver à sa version « printanière » son profil d’origine en ne cantonnant pas le XXe siècle au design mais également à la peinture et à la sculpture.
Septième Pavillon des antiquaires et des beaux-arts, PARIS, jardin des Tuileries, Ier, entrée rue de Rivoli au niveau de la rue de Castiglione, tél. 01 53 30 85 20, www.pavillondesantiquaires.com, 20-28 septembre.
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Pavillon automnal aux Tuileries
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°550 du 1 septembre 2003, avec le titre suivant : Pavillon automnal aux Tuileries