Avec trois à quatre ventes annuelles de prestige, toujours pourvues de lots attirant musées et collectionneurs privés du monde entier, la maison parisienne Boisgirard, assistée de l’expert Annie Kévorkian, décroche les distinctions et les meilleures affaires pour les arts d’Orient. Une nouvelle vente orchestrée le 19 octobre réunit son lot de surprises.
PARIS - N’en déplaise à Christie’s et Sotheby’s, Paris est devenue la place privilégiée pour les arts d’Orient, sous l’enseigne Boisgirard. Le commissaire-priseur fait équipe depuis longtemps avec l’expert parisien Annie Kévorkian. Les collectionneurs n’hésitent pas à confier à cette dernière leurs plus belles pièces. La quantité et la qualité des objets récoltés lui permettent de monter trois à quatre ventes de prestige par an. Et il n’est pas rare que celles-ci soient auréolées d’un ou deux records. “On est bon en France en archéologie. J’en suis très contente pour le marché parisien”, reconnaît pudiquement Annie Kévorkian. Ces vacations d’arts d’Orient, couvrant tous les secteurs et époques, attirent sans cesse la crème des musées et des collectionneurs, qui n’hésitent pas à dire que les ventes parisiennes ont supplanté en contenu celles des deux grandes maisons internationales. La prochaine, prévue le 19 octobre à Drouot, recèle encore une fois son lot de surprises, à commencer par un étonnant chandelier, reproduit en couverture du catalogue, qui a ébloui plusieurs conservateurs d’institutions internationales. Estimé près d’un million d’euros, ce chandelier de 26 cm du XIIIe siècle en cuivre martelé, ciselé et incrusté d’or et d’argent, au décor d’une extrême richesse, typique de l’art il-khanide (Iran), est ce que l’on pourrait appeler “du jamais vu”. Un vase ovoïde en argent “aux danseuses” de 19,1 cm, appartenant à un art de cour sassanide du Ve-VIe siècle, estimé au bas mot 200 000 euros, constitue l’un des autres joyaux de la vente. Le Musée du Louvre et l’Ermitage à Saint-Pétersbourg possèdent un vase “aux danseuses” proche de ce modèle. Une statuette composite de Bactriane datant du IIIe millénaire avant J.-C. tient aussi le haut de l’affiche sur une estimation d’environ 150 000 euros. La tête de cette idole en calcite blanche surmontée d’une coiffure en lapis est posée perpendiculairement au corps, figuré par une plaque en lapis gris bleuté gravée. “L’attitude spécifique de ce personnage, dont nous ne connaissons qu’un seul autre exemplaire, constitue un modèle des plus rares de la statuaire de la Bactriane”, précise l’expert. Enfin, un léopard aux traits puissants de 20 cm de haut, un zébu suspendu à sa gueule, reste l’une des perles de la statuaire en bronze d’Asie occidentale de la fin du IIIe millénaire-début du IIe avant J.-C. Ce groupe animalier, estimé 200 000 à 250 000 euros, attirera sans doute les convoitises. Parmi les lots de bijoux antiques, il faut remarquer une boucle en or repoussé et ciselé, en forme de coq à la tête dressée, sertie de 43 rubis de tailles différentes, un petit chef-d’œuvre du Ier siècle d’Asie centrale, estimé 50 000 euros. La verrerie n’est pas en reste. Les amateurs apprécieront une bouteille en verre translucide blanc, soufflé et taillé à l’imitation du cristal, une pièce islamique du IXe-Xe siècle et estimée 200 000 euros. La pièce phare pour la céramique est un carreau iranien “Cuerda Seca”, une grande étoile à douze branches décorée en turquoise, blanc, rouge et or sur fond bleu de cobalt bordé de turquoise, soit un bel exemplaire de l’art timouride, vers 1450, estimé 40 000 euros. Un ensemble qui devrait ravir les amateurs.
Vente le 19 octobre, Drouot-Richelieu, 9 rue Drouot, 75009 Paris, SVV Boisgirard & associés, tél. 01 47 70 81 36, expert Annie Kévorkian, tél. 01 42 60 72 91. Exposition : le 18 octobre, 11h-18h, et le 19 octobre, 11h-12h.
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Paris devient incontournable pour les arts d’Orient
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°178 du 10 octobre 2003, avec le titre suivant : Paris devient incontournable pour les arts d’Orient