NEW YORK / ETATS-UNIS
La galerie Pace rejoint les méga galeries en ouvrant bientôt dans Chelsea un lieu aussi grand qu’un musée.
En 2020, la Pace gallery fêtera ses 60 ans dans un nouvel espace aux proportions quasi-muséales. Avec 7 000 m² de superficie, huit étages, six espaces d’exposition distincts dont deux en extérieur, un lieu pouvant accueillir des performances et une bibliothèque ouverte au public, le futur bâtiment de la 25e rue aura des airs de musée. A titre de comparaison, le Whitney Museum voisin offre « seulement » 4 500 m² d’espace d’exposition.
Pour l’ouverture prévue en septembre 2020, Pace présentera une exposition des œuvres de jeunesse d’Alexandre Calder en collaboration avec la Fondation Calder. A l’étage, ce sont les chandeliers de l’artiste afro-américain Fred Wilson qui seront exposés. Loie Hollowel, jeune talent de l’écurie Pace, présentera également ses nouvelles peintures. Enfin une œuvre inédite de David Hockney sera dévoilée à cette occasion, complétant une programmation qui n’aura rien à envier aux musées new-yorkais.
Pour Magnus Resch, spécialiste de l’économie de l’art à l’université Columbia, ce processus de « muséification » répond à une demande du marché. « Tous les collectionneurs veulent acheter des pièces qui pourraient être dans un musée, donc les galeries se disent : "Montrons les dans ce qui ressemble à un musée" », explique-t-il au Wall Street Journal.
Ce phénomène est en train de devenir la norme dans le quartier de Chelsea, qui avec plus de 200 galeries, est le cœur du New York artistique. En 2018, les galeries Kasmin et Lehman Maupin ont inauguré deux lieux de plus de 800 m². Marlborough a récemment acquis un espace de 1 400 m² pour étendre sa surface d’exposition. Le nouvel espace de la galerie David Zwirner ouvrira en 2021, avec 4 500 m² de surface d’exposition. Enfin, Hauser & Wirth planifie l’ouverture prochaine d’un lieu de 3 200 m².
Chelsea s’avère être l’endroit idéal pour un tel développement : l’activité historique des galeries, sa localisation dans Manhattan sont des facteurs favorables, mais surtout, c’est un quartier où l’on peut trouver et aménager de grandes surfaces. « Il n’y a pas d’autre endroit à New York où vous trouverez de tels espaces », assure Max Levai, président de la galerie Marlborough, qui opère dans le quartier depuis dix ans.
L’autre circonstance favorable est évidement le marché de l’art florissant : pour Magnus Resch, les lieux s’adaptent aux dimensions d’un business en plein boom. Pour certains professionnels de l’art, rien ne vaut toutefois un rapport plus intime avec une œuvre d’art, qu’un espace plus petit offre davantage. « On a besoin de passer du monumental à l’intime », concède David Zwirner, qui a conservé un lieu plus modeste, en dehors de Chelsea.
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Pace New York ouvrira en 2020 une galerie de 7 000 m²
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