L’exposition inaugurale est consacrée à l’artiste congolais Jean Katambayi Mukendi.
Paris. La galerie Micki Meng est peu connue en France. Elle n’a pris part à aucune foire en Europe et était jusque-là basée uniquement aux États-Unis : à San Francisco, dans un petit local où elle est née sous la forme d’un projet curatorial avant de s’établir dans un vaste entrepôt, et à New York, où elle dispose d’un showroom en appartement. Le riche bassin de collectionneurs californiens issus de la Silicon Valley a certainement porté la croissance de la galerie dont le réseau s’étend aussi en Chine, d’où est originaire Mme Meng, la fondatrice. Née aux États-Unis, celle-ci parle cependant couramment le mandarin et a ainsi développé des projets artistiques en Asie. Elle est également la fondatrice de Friends Indeed Gallery (friendsindeed.art) avec deux associés (Eric Li et Nazli Ercan). Bref, son réseau s’étend de Hawaï à Shanghaï en passant par San Francisco et New York.
Pourquoi ouvrir à Paris ? Parce qu’elle a envie de passer davantage de temps dans cette ville qu’elle connaît et où elle loue un pied-à-terre dans le Marais, selon son directeur, Ferdinand Blaising (lequel a quitté la Galerie Nathalie Obadia pour rejoindre l’aventure). En face du Centre Pompidou, l’ancienne adresse de Jérôme Poggi (au 2, rue Beaubourg) a donc rouvert début septembre sans travaux préalables sous la nouvelle enseigne, avec une exposition de Jean Katambayi Mukendi. Cet artiste congolais en milieu de carrière, qui a suivi une formation d’ingénieur, vit à Lubumbashi. Si certaines de ses œuvres ont été exposées au Palais de Tokyo (dans le cadre de l’exposition « Le bord des mondes », 2015) et au Centre Pompidou-Metz (« You and I Don’t Live on the Same Planet », 2021), c’est sa première exposition monographique en France, et la première aussi que lui consacre la galerie Micki Meng, qui le représente depuis près de deux ans – il est également représenté par la galerie new-yorkaise Ramiken.
L’accrochage met en regard un ensemble de sculptures et de dessins (affichés de 7 000 à 40 000 €). Les sculptures, dont les formes évoquent tantôt des architectures (Simultium, 2009), des machines (Lester, 2011) ou des robots (Voyant, 2015), sont fabriquées à partir de matériaux de seconde main, notamment des fils électriques et des tubes de carton. Les dessins, tous issus de la série « Afrolampe », laissent apparaître en arrière-plan une grille et des motifs circulaires à géométrie variable, une sorte de trame dans laquelle prolifèrent d’amples courbes organiques dont les aplats noirs sont remplis par une myriade de traits au stylo. Les pièces en trois dimensions comme les œuvres graphiques témoignent d’un processus minutieux et d’une démarche subtile. L’énergie, en particulier l’électricité, est au cœur de ce travail que l’on devine patient, et qui à sa façon parle d’un pays riche en cuivre et pauvre en infrastructures, où l’éclairage est un luxe, et où donc la lecture, l’étude sont réservées aux privilégiés ou aux plus ingénieux, à l’image de ces sculptures savamment bricolées.
Micki Meng ne figure pas dans la sélection d’Art Basel Paris, mais a prévu un hors-les-murs pour occuper le terrain pendant la « art week » parisienne, avec l’organisation d’une exposition de la peintre Gabriella Boyd à l’Espace Niemeyer.
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Micki Meng ouvre à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°639 du 20 septembre 2024, avec le titre suivant : Micki Meng ouvre à Paris