« Sans peinture, le monde est uniquement consommé et n’est pas perçu » : on se souvient encore de cette phrase, signée Markus Lüpertz, l’une des figures majeures du néo-expressionnisme allemand aux côtés de Baselitz, Penck et Immendorff, qui accompagnait sa remarquable rétrospective en 2015 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris.
Ce « prince des peintres », aux allures de dandy fin XIXe, accorde au médium peinture, qu’il associe depuis 1981 à la sculpture, la plus haute ambition, la peinture lui fournissant « le vocabulaire pour rendre visible le monde ». Originaire de Bohême, aujourd’hui République tchèque, Markus Lüpertz émigre en Allemagne de l’Ouest dès ses 7 ans. De 1956 à 1962, il étudie l’art à Krefeld, puis à Düsseldorf. S’installant à Berlin en 1962, il devient cofondateur en 1964 de la galerie-coopérative Grossgörschen 35. En 1966, il publie le Manifeste dithyrambique : ce néo-fauve affirmé, fonctionnant par séries, réalise une peinture expressive qui refuse l’anecdotique.
Chez Suzanne Tarasieve, qui le représente depuis 1998, Lüpertz présente une trentaine de pièces, peintures, œuvres sur papier et sculptures, appartenant à l’une de ses séries les plus emblématiques, Hommes sans femmes, Parsifal. Réalisé entre 1993 et 1997, cet ensemble, à la puissance primitiviste manifeste nous dévoilant frontalement des visages aux traits simplifiés, comme enchâssés dans des grilles modernistes, se réfère moins à Perceval, figure importante dans la légende arthurienne, qu’à l’interprétation de Wagner, pour son opéra du même titre, créé en 1882 à Bayreuth. D’après le compositeur, seule la force de résister à toutes les tentations sensuelles permettra à ce « fou au cœur pur » d’arriver au bout de sa mission.
Alors que onze de ses sculptures monumentales sont encore visibles dans l’espace public à Orléans jusqu’au 12 mars 2023, la cote de Markus Lüpertz, qui occupe le 70e rang dans le classement du Top 100 Artindex du Journal des Arts de 2020 des artistes les plus visibles au monde, est au beau fixe : « Depuis que nous le représentons, précise Suzanne Tarasieve, sa cote augmente de manière stable et régulière. » Concernant sa série Parsifal, compter entre 110 000 et 370 000 euros pour ses peintures, alors que les prix s’échelonnent de 7 500 à 13 000 euros pour ses feuilles et de 80 000 à 270 000 euros pour ses sculptures.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Markus Lüpertz
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°761 du 1 janvier 2023, avec le titre suivant : Markus Lüpertz