Le marchand new-yorkais Barry Friedman, qui ferme sa galerie, se sépare de son stock chez Christie’s.
NEW YORK - Pas moins de quatre vacations sont prévues pour disperser l’immense stock de la galerie new-yorkaise Barry & Friedman Ltd., dont la fermeture est prévue en mars. Le marchand a annoncé en décembre dernier qu’il souhaitait prendre sa retraite. Il poursuit cependant sa collaboration avec la galerie Friedman & Vallois, ouverte en 1999 à New York avec Bob et Cheska Vallois et dédiée à l’Art déco. En cinquante ans de carrière, ce pionnier dans de nombreux domaines est devenu l’une des grandes figures du marché de l’art aux États-Unis. Dans les années 1960, il introduit sur le marché américain les arts décoratifs européens du début XXe siècle, en particulier l’Art nouveau et l’Art déco. Puis il s’intéresse au design des années 1950 ainsi qu’à la verrerie, italienne du XXe siècle d’abord, et ensuite à la verrerie contemporaine. Pour Cheska Vallois, son amie de longue date, « la fermeture de sa galerie et cette vente signifient qu’il désire vraiment s’alléger. Il a peut-être aussi le sentiment d’avoir fait le tour de tout ce XXe siècle qu’il aime tant, lui qui a travaillé pendant cinquante ans sur celui-ci, en touchant absolument à tout, au mobilier autrichien, à la photo, aux verreries contemporaines, en passant par le symbolisme : il a l’œil ouvert sur le XXe siècle ! Il veut vivre plus légèrement, ce qui ne signifie pas du tout qu’il arrête toute activité. Il va s’organiser autrement ». C’est ce goût sûr et éclectique que met en avant Christie’s.
Une bibliothèque Perriand
La vente du soir du 25 mars ainsi que celle de jour du 26 mars sont consacrées aux pièces les plus importantes en arts décoratifs, art contemporain, photographie, verrerie et céramique. Parmi les lots phares, citons une paire de chaises d’Hector Guimard, (v. 1899, est. 15 000 à 20 000 dollars, 10 900 à 14 500 euros), une bibliothèque Maison du Mexique (v. 1953) de Charlotte Perriand (est. 70 000 à 90 000 dollars), ou la chaise Oh Void 1 (2004) de Ron Arad (est. 80 000 à 120 000 dollars).
Le 27 mars, c’est la verrerie italienne qui est dispersée avec des vases de Flavio Poli, Tobias Scarpa ou un vase de Napoleone Martinuzzi (v. 1928), estimé 50 000 à 70 000 dollars. La dernière vacation offre de la verrerie contemporaine, représentée par Laura de Santillana, Yoichi Ohira et William Morris avec Engraved Urn (2000), urne estimée 40 000 à 60 000 dollars.
Barry Friedman n’en est pas à son premier grand déstockage. En 1998, il s’est séparé de sa collection de photographies chez Christie’s New York (plus de 2 millions d’euros) ; en 2005, il vend une partie de son stock chez Sotheby’s New York (1,5 million d’euros), tandis qu’en 2011, c’est une sélection de 158 œuvres contemporaines en verre qui est dispersée par Camard & associés, à Paris. Il vient donc rejoindre la longue liste de marchands cédant leur stock aux enchères. « Vendre en vente publique, cela veut dire ne rien vouloir garder. Cela se comprend si on veut arrêter un métier, tourner la page », commente Cheska Vallois.
Estimation : 4,5 M$
Nombre de lots : 379
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L’œil de Barry Friedman aux enchères
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Abonnez-vous dès 1 €Le 25 mars à 17h (vente du soir)
le 26 mars à 10h (vente de jour), le 27 mars à 10h (verrerie italienne)
le 27 mars à 14h (verrerie contemporaine)
Christie’s, 20 Rockefeller Plaza, New York, tél. 01 40 76 85 88
www.christies.com
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°409 du 14 mars 2014, avec le titre suivant : L’œil de Barry Friedman aux enchères