Une huile de Monet a obtenu la meilleure enchère en France depuis le début de l’année.
PARIS - Deux petits tableaux de Claude Monet, qui n’auraient peut-être pas fait de vague outre-Atlantique, parce qu’estimés seulement 500 000 euros chacun, ont été les stars d’une vente d’art moderne le 19 mars à Drouot orchestrée par Alexandre Millon. Éblouissante de touches colorées, La Seine à Lavacourt, huile sur toile de 46 x 61 cm peinte en 1879, a déchaîné les passions. Cette étude préparatoire pour le tableau du même nom, conservé dans la collection de la Helen Clay Frick Foundation à Pittsburgh, aux États-Unis, a été acquise par un amateur européen pour 1 363 120 euros. Il s’agit de la plus haute enchère enregistrée depuis le début de l’année en France. Bien qu’en meilleur état de conservation et peint plus tôt (vers 1878), le second Monet de 55 x 45,5 cm s’est vendu sur ordre d’achat à un collectionneur français pour 594 800 euros, sans aucune surenchère dans la salle. Il représentait un Sous-bois, effets de soleil, un sujet peu commercial, surtout en l’absence d’un bout de ciel impressionniste. La vente des deux Monet était précédée de la dispersion de six fragments de Nymphéas, estimés généreusement 40 000 à 60 000 euros pièce. Ces morceaux de toiles lacérées par le maître ses jours de colère feraient l’objet d’un intérêt récent sur le marché. Mais tous les fragments ne se valaient pas et finalement trois sur six ont trouvé preneurs pour 44 600, 62 000 et 64 400 euros. La vente a enregistré un total de 4 millions d’euros. Deux belles enchères ont été portées sur un tableau signé Henri Lebasque, Sainte-Maxime, le goûter des enfants, adjugé 495 680 euros, au double de son estimation, et sur État céleste, toile de 1930 signée Victor Brauner, provenant de l’ancienne collection Léon Veintraub, estimée 15 000 euros et vendue 58 200 euros. Un ensemble de cinq pièces de Diego Giacometti était aussi très attendu, à commencer par une table, vers 1980, en bronze à patine vert-brun décorée de feuilles, de deux oiseaux, d’une coupe et de grenouilles, qui s’est envolée à 123 920 euros, au double de son estimation. Il s’agissait d’une fonte d’édition ancienne, montée et patinée par l’artiste lui-même. Deux sculptures identiques en bronze à patine brun-vert, signées Diego sur la terrasse, représentant chacune un Chat maître d’hôtel (deuxième version), ont respectivement été adjugées 52 050 et 55 760 euros. Et deux Autruche, sculptures en bronze à patine brun-vert avec un œuf d’autruche, également signées Diego sur la terrasse, ont fait 43 370 euros chacune.
- Experts : Cécile Ritzenthaler, Claude-Annie Marzet, Jacques Mostini, Sylvie Collignon - Estimation : 2,5 millions d’euros - Résultat : 4 millions d’euros - Lots vendus/invendus : 113/48 - Lots vendus : 70 %
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L’impressionnisme, encore
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°256 du 30 mars 2007, avec le titre suivant : L’impressionnisme, encore