C’est sur une base annuelle – et non plus biennale –, et avec moins d’exposants, que la 8e Foire internationale du livre ancien, organisée par le Slam (Syndicat de la librairie ancienne et moderne), se tiendra à Paris du 30 mai au 2 juin, à la Maison de la Mutualité. Cette année, pour la première fois, un thème a été imposé aux exposants : le livre illustré du XIXe siècle.
PARIS - Une soixantaine de libraires – contre 92 l’an dernier –, avec près de 20 000 volumes, sont attendus à la Mutualité du 30 mai au 2 juin, pour ce que le Slam décrit comme "le plus important salon de son genre dans le monde… le grand rendez-vous international de la bibliophilie, où la France tient le premier rang."
La diminution du nombre des exposants permettra une meilleure circulation, grâce à une disposition des stands moins étouffante que l’année dernière, et l’on ne verra plus d’exposants installés sur la scène ni autour de l’entrée de la salle d’exposition de la Mutualité.
Loin de signaler une perte d’intérêt de la part des professionnels, cette réduction du nombre des exposants refléterait, selon les organisateurs, à la fois les difficultés qu’éprouvent certains d’entre eux à investir, deux années de suite, dans une foire, et le désir du Slam d’augmenter la qualité des livres exposés, en limitant la quantité : "Nous voulons que le Salon soit plus resserré et plus haut de gamme," indique-t-on au Slam.
Un monde secret
Pour la première fois cette année, les organisateurs imposent à la foire un thème, celui des livres illustrés du XIXe siècle. Choisi pour plaire à un maximum de marchands, il couvre, en effet, une époque plutôt bénie où les libraires jouaient un rôle de première importance entre les imprimeurs et les artistes, et où l’illustration prenait une importance croissante dans tous les types d’ouvrages et dans la presse. Ainsi, les livres illustrés que l’on pourra voir à la Mutualité iront d’ouvrages sur la littérature, l’histoire, les voyages, la science et l’économie à la philosophie, l’ésotérisme et le droit.
Parmi les livres particulièrement rares présentés par les libraires, signalons chez Donald Head, de New York, Poissons, écrevisses et crabes de diverses couleurs et figures extraordinaires, que l’on trouve autour des isles Molusques et sur les côtes des Terres Australes, publié à Amsterdam en 1754, avec des planches gravées d’après des dessins de Samuel Fallours. L’Antiquariaat Forum, des Pays-Bas, montrera le rarissime Livre du faulcon des dames, Paris, Alain Lotrian, 1530, et la Librairie Sourget, de Chartres, Les Heures à l’usage de Tournai, vers 1420, un manuscrit enluminé sur vélin orné de 15 grandes peintures, dans une belle reliure "à la rose", provenant du nord de la France.
Malgré quelques autres manifestations aussi publiques que cette foire, la bibliophilie reste un monde confidentiel, voire secret.
"Le savoir et la possession ne sont pas, dans le domaine du livre ancien ou épuisé, réservés aux seuls gens aisés," estime Jean Étienne Huret, président du Slam. "Même un petit livre peut être rare, ce qui ne veut pas dire nécessairement cher. Des moyens modestes n’ont jamais empêché de commencer une collection."
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Les livres illustrés XIXe pour les libraires
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°25 du 1 mai 1996, avec le titre suivant : Les livres illustrés XIXe pour les libraires