PARIS - À l’iniative du Conseil des ventes volontaires (CVV), l’institut Harris Interactive (société de sondages réalisant des études en ligne) a réalisé une étude quantitative sur « Les Français et les ventes aux enchères » ; celle-ci a été conduite du 27 mai au 3 juin, auprès d’un échantillon de 947 personnes.
Selon les conclusions de cette enquête, 23 % des personnes interrogées déclarent avoir participé à une vente aux enchères. Un chiffre d’autant plus faible que parmi les 23 %, 12 % des personnes interrogées ont participé à des ventes aux enchères publiques dans une maison de ventes, les 11 % autres ayant participé à une vente aux enchères entre particuliers, « non régulée », de type eBay…
Seuls 5 % des Français déclarent participer régulièrement à des ventes aux enchères (18 %, rarement) ; 30 % qui n’y ont jamais participé se disent intéressés, contre 47 % déclarant ne pas s’y intéresser.
Le profil type de l’enchérisseur est un homme (58 %) âgé d’au moins 50 ans (61 %) et inactif (56 %). 25 % des enchérisseurs sont classés « CSP ».
Cette enquête révèle également que, pour enchérir, 51 % des Français préféreraient se rendre en salle des ventes, tandis que 20 % le feraient sur Internet et 1 % par téléphone (38 % ne savent pas). Sur ce pourcentage de 51, 49 % se rendraient dans des salles locales tel l’hôtel Drouot et 15 % dans des maisons connues, comme Christie’s, Sotheby’s, Artcurial… Parmi les 20 % qui enchériraient sur Internet, 14 % choisiraient le site Internet de la maison de ventes et 10 % des plates-formes de type Interencheres…
Image de prestige
Quant à la façon dont les Français perçoivent la vente aux enchères, celle-ci est plutôt associée à une image de prestige. 74 % d’entre eux estiment que ce type de vente est réservé aux initiés et 48 % pensent que seules les personnes riches y ont accès. Pour 82 % des Français, les ventes aux enchères ne servent qu’à acheter des objets de collection, pour 79 %, des objets rares, et pour 68 %, des objets de grande valeur.
« Je suis atterrée de voir que si peu de Français s’intéressent aux ventes aux enchères et qu’ils soient si nombreux à estimer que cela est réservé aux initiés. Ce qui est grave, c’est que cette pratique est inconnue et fait peur ! », s’est exclamée Catherine Chadelat, présidente du CVV, en prenant connaissance des résultats de l’enquête.
Il revient maintenant aux professionnels de mieux informer les Français sur le fait que ces ventes sont ouvertes à tous, et sur le type d’objets que l’on peut s’y procurer. Il s’agit aussi de les rassurer : 59 % d’entre eux pensent que c’est un acte risqué et 56 % que c’est compliqué ! En un mot, les commissaires-priseurs ont du pain sur la planche pour « populariser » la vente aux enchères.
Le CVV, organisme de régulation de la profession, prépare une application pour smartphones, qui devrait sortir en début d’année prochaine. Elle proposera un petit lexique sur les ventes aux enchères et un guide de leur fonctionnement, et permettra à ses utilisateurs de poser des questions.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les enchères intéressent peu les Français
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Commissaire tenant le marteau lors d'une vente à l'hôtel Drouot, Paris. © Photo : J.-C. Figenwald.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°439 du 3 juillet 2015, avec le titre suivant : Les enchères intéressent peu les Français