Art contemporain

Le test new-yorkais

Un an après le début de la crise, la saison new-yorkaise des ventes d’art contemporain démarre à tâtons

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 16 septembre 2009 - 465 mots

NEW YORK - Un an après l’effondrement des marchés financiers qui a secoué le marché de l’art, touchant plus durement le secteur de l’art contemporain, comment les maisons de ventes anglo-saxonnes envisagent-elles la rentrée automnale ?

« Le marché de l’art contemporain s’est réduit et est devenu plus sélectif, en particulier pour les jeunes artistes qui doivent passer le test du temps », avance Alexandre Carel, l’expert de Christie’s en charge de la vente du 23 septembre à New York. Les vacations new-yorkaises d’art contemporain de la mi-saison s’annoncent moins fournies, avec 30% de lots en moins chez Christie’s et près d’un quart d’œuvres en moins chez Sotheby’s, par rapport aux ventes de septembre 2008 qui avaient eu lieu quelques jours avant l’annonce de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, dans un marché de l’art encore en pleine euphorie. Alors que 6,5 et 10,5 millions de dollars (4,6 et 7,5 millions d’euros) avaient été récoltés les 9 et 10 septembre 2008 chez Christie’s et Sotheby’s, les prétentions des deux auctioneers ont fortement baissé une année plus tard : seulement 7 millions de dollars de recettes sont attendus à l’issue des deux vacations. « Nous avons organisé une vente de grande qualité en nous concentrant sur des artistes qui n’ont pas connu l’envolée des prix qui a précédé la crise. Dans notre vente du 13 mai à New York, nous avions, par exemple, obtenu un très beau résultat avec Our Town (1995), peinture de Kerry James Marshall. Cela nous a encouragés à inclure Terra Incognita (1991), estimé 300 000 à 400 000 dollars, dans notre prochain catalogue, explique Alexandre Carel. Flowers, tableau d’Andy Warhol (55,9 x 55,9 cm) peint en 1964, sera un test intéressant pour le marché. La cote de Warhol a souffert au cours des douze derniers mois, mais il semble que les œuvres des années 1960 aient mieux résisté ». Pour Jennifer Roth, responsable de la vente du 24 septembre chez Sotheby’s, « les ventes de la mi-saison ne sont pas vraiment un indicateur comme le sont celles, plus importantes, de novembre ». Pourtant, parmi les lots vedettes du catalogue de l’auctioneer figurent plusieurs œuvres de Warhol dont, en couverture, Campbell’s Soup Can (Tomato Soup) (1985), estimé 250 000 à 350 000 dollars. Un tableau du maître du pop art de la même série, de même format et datant de 1981, s’était vendu 535 700 livres sterling (1 million de dollars), dans son estimation, le 7 février 2008 à Londres chez Christie’s. On en est loin aujourd’hui.

ART D’APRÈS-GUERRE ET CONTEMPORAIN, vente le 23?septembre, Christie’s, 20?Rockefeller?Plaza, New?York, tél. 01 40 76 85 85/ 1 212 636 2106, www.christies.com
ART CONTEMPORAIN, vente le 24 septembre, Sotheby’s, 1334 York Avenue, New York, tél. 01 53 05 53 05/ 1 212 606 7000, www.sothebys.com

ART D’APRÈS-GUERRE ET CONTEMPORAIN, vente du 23 septembre
Expert: Alexandre Carel
Estimation: 3,5 millions de dollars (2,4 millions d’euros)
Nombre de lots : 159
ART CONTEMPORAIN, vente du 24 septembre
Expert: Jennifer Roth
Estimation: 3,6 millions de dollars (2,5 millions d’euros)
Nombre de lots : 317

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°309 du 18 septembre 2009, avec le titre suivant : Le test new-yorkais

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