La manifestation parisienne, qui n’expose que des dessins depuis la Renaissance jusqu’à l’art contemporain, est toujours aussi appréciée des amateurs de belles feuilles.
Paris. Du 22 au 27 mars, dans le palais Brongniart, le Salon du dessin a encore reçu bon accueil et ce, dès le soir du vernissage. Allées pleines à craquer, nombreux points rouges signifiant que les œuvres sont déjà vendues, conservateurs de musées passant de stand en stand : « Le Met, le Getty, ou encore le Musée de Chicago étaient présents », a indiqué Éric Coatalem (Paris), qui présentait pour la première fois un beau pastel de Mary Cassatt (Portrait de Pierre, vers 1906). Le Salon a su renouer avec les grandes années et vu le retour des collectionneurs étrangers : américains, allemands, suisses, belges, italiens… « Nous avons retrouvé l’atmosphère d’avant », a confirmé Annie Martinez-Prouté (Paris). La galerie a, entre autres, vendu très rapidement une étude de Jean Tinguely pour le “Retable de l’abondance occidentale et du mercantilisme totalitaire” (1990). »
Plusieurs stands ont particulièrement bien vendu, à l’instar de Benjamin Perronnet (Paris) qui, rien que les deux premiers jours, avait vendu une douzaine de dessins (entre 4 000 et 500 000 €), dont Bœuf dans une étable, une sanguine de Jean-Honoré Fragonard et plusieurs dessins suédois autour de 1900 – sa marotte –, tels que le fusain Ciel du soir (Båstad) de Nils Kreuger (1907), ou Vue d’une montagne près de Vippentrop, de Hilding Werner (graphite). Même chose chez Jean-Luc Baroni & Marty de Cambiaire (Paris), qui ont vendu un important dessin de la Renaissance : Lamentation, une sanguine de Baccio Bandinelli, mais aussi une plume du XVIIe siècle de Raymond Lafage, L’Ombre de Samuel apparaissant à Saül chez la pythonisse d’Endor, qui a fait l’unanimité auprès des visiteurs ainsi qu’une aquarelle d’Alfred Kubin, La fin de la guerre, vers 1918, « que j’aurais pu vendre dix fois », a souligné Emmanuel Marty de Cambiaire (prix des œuvres vendues : entre 5 000 et 600 000 €).
Les images fortes, les paysages mystérieux, les représentations animalières, les feuilles inhabituelles, mais aussi les beaux portraits, les images colorées et très décoratives – comme Homme déguisé en Japonais, de Giuseppe Signorini, vers 1890, chez Mark Brady (New York) – ont particulièrement séduit les visiteurs. Dans cette veine, d’autres œuvres ont rapidement été vendues : La Forêt, de William Degouve de Nuncques, 1896, un pastel sur papier (autour de 160 000 €) chez Patrick Lancz (Bruxelles) ; Chasse à l’éléphant, attribué à Antonio Tempesta et Sainte Marie-Madeleine aux pieds du Christ chez Simon le Pharisien, vers 1682, de Luca Giordano [voir ill.] chez le marchand parisien Antoine Tarantino (prix entre 10 000 et plus de 50 000 €) qui se réjouissait qu’il y ait plus d’exposants en art ancien cette année « et davantage de jeunes visiteurs intéressés par ce secteur ». Chez Fabienne Fiacre (Paris), un Joueur de cartes, 1779 – une belle pierre noire de Charles-Nicolas Cochin, provenant de la collection de Pierre de Nolhac, ancien conservateur du château de Versailles – a rapidement trouvé acquéreur ainsi qu’un Perroquet aquarellé, de Gustave Doré, vers 1856 (13 000 €) ; tout comme Tête de jeune femme coiffée d’un grand béret, une sanguine d’Antoine Watteau (provenant de la collection de P.-J. Mariette) vendue par la galerie de Bayser (Paris) à un musée parisien (autour de 150 000 €).
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Le Salon du dessin a toujours la cote
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°608 du 31 mars 2023, avec le titre suivant : Le Salon du dessin a toujours la cote