Foire & Salon

Le Printemps asiatique franchit un cap

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 19 juin 2024 - 577 mots

Pari réussi pour le Salon d’art asiatique parisien qui a su rassembler de grands marchands internationaux lesquels ont enregistré quelques belles ventes.

Paris. Le Printemps asiatique, qui rassemblait tous les acteurs du secteur – marchands, maisons de ventes et musées – jusqu’au 13 juin, a refermé ses portes sur une note positive. La diversité et la qualité des participants, notamment internationaux, étaient notables. « Des collectionneurs, des connaisseurs, des érudits et des marchands sont venus du monde entier. Tout cela, avec la collaboration du Musée Guimet, a permis d’organiser un magnifique événement international comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. C’était comme un renouveau. Nous sommes très satisfaits du résultat », a déclaré Iwona Tenzing (Tenzing Asian Art), venue de San Francisco et installée pour l’occasion dans la galerie Xavier Eeckhout dans le 6e arrondissement. « Il n’y a pas de secret, quand l’offre est importante, les collectionneurs se déplacent », a rapporté Christophe Hioco, aux commandes de la manifestation parisienne.

À la Pagode, où 16 exposants avaient pu prendre place grâce à l’ouverture des 3e et 4e étages, le son de cloche était le même. Venu en simple visiteur l’an passé et séduit, Carlton Rochell (New York), une sommité dans son domaine (art indien et d’Asie du Sud-Est) a souhaité être présent cette année : « La qualité augmente tous les ans. Paris devient vraiment une place forte du marché. En tout cas, je reviens l’année prochaine. » Si plusieurs pièces étaient encore en discussion, il avait d’ores et déjà cédé Une mère et un fils divins jouant, vers 500 av. J.-C., région du Gandhara, alliage de cuivre (150 000 $). Marcel Nies (Anvers), qui compte aussi revenir l’an prochain, a apprécié le fait que ce soit un salon « monothématique, avec un public très connaisseur ». Et d’ajouter : « Comme à Maastricht, nous avons apporté nos meilleures pièces, certaines aux alentours de 500 000 €. » Il a conclu plusieurs ventes (entre 15 000 et 150 000 €), dont une cloche en bronze, Dong Son, Cambodge, IIe siècle av. J.-C.-IIe siècle apr. J.-C., tandis qu’un musée américain était intéressé par une statue en bronze thaïlandaise, Dvâravatî, du VIIIe siècle.

« Nous sommes absolument ravis. Ça va devenir notre salon annuel. Il y a une très belle sélection de marchands et de vrais collectionneurs d’art asiatique. Une très bonne organisation et une bonne ambiance. Mission réussie », ont témoigné le marchand anglais Gregg Baker et Virginie Gourin sa compagne et directrice de la galerie. Spécialisés en art japonais, installés depuis 2020 à Bruxelles, ils ont vendu, entre autres, un paravent représentant la rivière Uji et un pont, école de Hasegawa, période Momoyama/Edo, XVIIe-XVIIe siècles. Ils avaient également apporté une œuvre muséale, Jizo Bosatsu, période Kamakura, XIIIe siècle : « Nous avons voulu marquer le coup en apportant de grosses pièces, avec des prix compris entre 100 000 et 500 000 €. » Installée au 4e étage dans la salle indienne, la galerie Le Toit du Monde exposait de l’art himalayen, avec plusieurs ventes à la clé.« Nous sommes très contents mais il y a un bémol, les ventes publiques qui se déroulaient en même temps. Un collectionneur intéressé par une de nos pièces ne l’a finalement pas achetée car il est allé à la vente de la collection Speelman chez Bonhams Cornette de Saint Cyr (qui a rapporté 15 M€ en 28 lots, contre une estimation de 4) et y a trouvé son bonheur, se désolaient les galeristes François Panier et Adrien Viel. Il va falloir trouver un juste équilibre. »

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°636 du 21 juin 2024, avec le titre suivant : Le Printemps asiatique franchit un cap

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