Un vernissage réussi, une clientèle de qualité et un niveau de ventes satisfaisant ont contribué à une édition de bonne tenue faisant partiellement oublier les déconvenues de l’an passé.
londres n Le PAD London, qui a clôturé sa 9e édition le 18 octobre, venait compléter l’importante offre présente à Londres cette semaine, proposant notamment du design et des arts décoratifs du XXe siècle, absents sur les autres foires.
Pour mettre toutes les chances de leur côté, les organisateurs avaient revu leur copie. L’an passé, la soirée de vernissage organisée le même soir que celle de Frieze Masters n’avait pas rencontré le succès escompté. Elle a donc été avancée au lundi et n’était plus réservée aux clients HSBC, mais aux collectionneurs les plus importants de chaque marchand. De l’avis de tous, cette soirée était réussie et la plupart des marchands avaient déjà vendu. Et puis il n’y a pas eu de mini krach boursier comme l’an dernier ! Le salon n’a donc pas désempli, avec des visiteurs de qualité, comme Hamad Al-Thani, François Pinault ou encore Valentino. Américains, Anglais, Français et clients du Moyen-Orient avaient fait le déplacement.
Énergie folle
Yves Gastou, qui a vendu entre autres une table solune d’Ado Chale et une console en pierre noire de Gérard Kuijpers (autour de 25 000 euros), était très enthousiaste dès le premier jour : « Comment expliquer qu’à Londres et à Paris, ce sont quasiment les mêmes exposants et pourtant, à Londres, ils apportent des pièces plus importantes ? C’est tout simplement parce qu’ici, il y a une énergie folle, les gens achètent contrairement à Paris, où ils n’en ont pas les moyens. » Ce n’est pas pour rien que Patrick Seguin et Jacques Dutko viennent d’ouvrir chacun un espace dans la capitale anglaise. Mais dans l’ensemble, les marchands sont plus discrets et certains affichent un enthousiasme plus modéré. Il est vrai que, quel que soit le salon, chaque édition compte son lot d’insatisfaits. « Le design contemporain a rencontré plus de difficultés cette année », avançait l’un d’entre eux ; « le salon a été compliqué pour ceux qui exercent dans un domaine très spécifique », rétorquait un autre ; « certains n’ont rien vendu ! », lançait le suivant. Pour Pascal Cuisinier, « globalement, les marchands ont vendu, mais de là à avoir gagné de l’argent, c’est une autre histoire. Quoi qu’il en soit il faut être à Londres, il faut être dans le circuit. » « Les acheteurs sont de plus en plus exigeants et mettent du temps à se décider », notait Jean-Christophe Charbonnier, spécialisé en art du Japon, qui a par ailleurs vendu 80 % de ses pièces exposées. Sur le stand de la galerie Jacques Lacoste, qui consacrait un solo show à Jean Royère – exceptée une bibliothèque de Charlotte Perriand –, les ventes sont allées bon train, mais Agnès Mulon, sa collaboratrice, notait cependant le jour du vernissage que les ventes étaient plus lentes : « Les gens n’achètent plus au coup de cœur car désormais, ils veulent se faire conseiller. »
Quelques pièces remarquables
Parmi les pièces phares figurait une importante table basse de Lalanne à 650 000 livres chez Dutko, tandis que Jean-David Botella montrait La Grande Ourse, 2002, toujours de Lalanne, vendue autour de 2 millions d’euros. Philippe Jousse, qui a remporté le prix des arts décoratifs du XXe siècle pour un buffet d’Antoine Philippon et Jacqueline Lecoq (autour de 190 000 euros) s’est dit satisfait de cette édition et a notamment vendu quatre pièces de Pierre Jeanneret et six chaises de Prouvé. Carpenters Workshop, qui organisait un solo show de Wendell Castle et la galerie Kreo, qui a reçu le prix du design contemporain avec une chaise longue de Konstantin Grcic, ont remporté un franc succès. De même, Rose Uniacke, se faisait remarquer grâce à une présentation soignée et un focus sur le designer suédois Axel Einar Hjorth, dont une salle à manger composée de huit chaises (160 000 livres) et une paire de cabinets Lovo (68 000 livres). Hugues Magen (Magen H. Gallery), venu de New York « pour avoir une présence en Europe » – il a donc choisi Londres – présentait un rare berceau de Philippe Hiquily en laiton patiné (autour de 80 000 livres). Quant à François De Jonckheere, qui participait pour la première fois au PAD en exposant uniquement des tableaux modernes, également une première, il était « très content du succès rencontré ». Parmi ses ventes, un tableau blanc de Fontana, une œuvre de Calder, une gouache de Magritte et un relief de Castellani en cours de négociation.
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Le PAD London revient dans la course
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°444 du 30 octobre 2015, avec le titre suivant : Le PAD London revient dans la course