L’Allemagne compte un nombre relativement important de maisons de vente, qui sont le plus souvent des entreprises familiales ne dépassant pas vingt salariés. À ces entreprises généralistes se sont ajoutées récemment quelques maisons de petite taille, très spécialisées.
BONN - Aucun auctioneer allemand n’approche le chiffre d’affaires de Tajan ou de Piasa (respectivement 415 millions de francs et 280 millions de francs), encore moins ceux de Christie’s et Sotheby’s qui disposent toutes deux d’un réseau de bureaux outre-Rhin. Ces dernières se sont associées pour contrer les maisons de moindre importance et ont déjà commencé à rafler les plus belles œuvres d’art contemporain allemand pour les revendre à Londres. Elles n’organisent pas de ventes importantes en Allemagne, mises à part quelques vacations de mobilier régional. Bien souvent, les maisons de vente allemandes sont des entreprises familiales qui ne comptent pas plus de vingt employés et organisent des ventes “généralistes” comprenant quelques centaines de lots.
Elles ne peuvent s’offrir les services d’un département de relations publiques comme le font Drouot et les grandes maisons internationales, mais voient néanmoins passer entre leurs mains des lots intéressants et reçoivent la visite de marchands étrangers, de plus en plus nombreux à rechercher des pièces inédites.
Le XXe siècle en pleine croissance
En début d’année, Lempertz, à Cologne, l’un des premiers auctioneers allemands, a joué un rôle important dans les négociations visant à obtenir le retour d’un tableau majeur dans son église d’origine, la basilique romane de Saint Kunibert. Ce triptyque du XVe siècle, exécuté par le Maître de la Légende de saint Georges, qui avait été mis en vente avec une estimation de 5 millions de deutschemarks (environ 16,7 millions de francs), a été acquis par l’archevêché de Cologne lors d’une vente privée, par l’intermédiaire de Lempertz et du Vatican.
Certaines maisons ouvrent de nouveaux bureaux ou succursales. L’exemple le plus éloquent est celui de Ketterer Kunst, à Munich, qui a racheté en 1989 la société Dörling de Hambourg, fondée en 1795. Ketterer a également ouvert un bureau à Berlin, où aura lieu en octobre une vente d’art contemporain coïncidant avec la toute jeune foire d’art de Berlin mais aussi avec la Biennale d’art contemporain inaugurée le 1er octobre. De l’avis général, les ventes d’art du XXe siècle sont en pleine croissance. En témoigne la dispersion de la collection Alfred Greisinger organisée en juin par Hauswedell & Nolte, à Hambourg, dont le somptueux catalogue n’avait rien à envier à celui publié par Christie’s en avril 1998, lors de sa vente d’art contemporain nouvelle formule, aussitôt imité par Sotheby’s.
La maison munichoise Neumeister dispose, elle, d’une succursale indépendante à Dresde, qui organisera en octobre la vente de 16 000 œuvres d’art données entre 1945 et les années quatre-vingt à l’Union des artistes soviétiques. Toutes ces pièces sont mises en vente par un client unique qui en a fait l’acquisition lors de la dissolution de l’Union soviétique, en 1992.
Quelques maisons de petite taille, très spécialisées, ont ouvert récemment, parmi lesquelles Quittenbaum, à Munich, qui vise le marché très spécifique des arts décoratifs du XXe siècle. Dans ce domaine, le marché international est solide et de nombreuses pièces sont en circulation. Si ces auctioneers parviennent à se construire une clientèle fidèle, les prix bas qu’ils pratiquent et leur spécialisation pourraient leur assurer des bénéfices intéressants.
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Le dynamisme allemand
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°66 du 11 septembre 1998, avec le titre suivant : Le dynamisme allemand