Les maisons de ventes sont prises au piège des estimations stratosphériques.
New York - Manhattan a été encore une fois le théâtre d’une performance remarquable, entre le 9 et le 11 mai, avec une salve de nouveaux records obtenus par les trois maisons de ventes pour les artistes contemporains actuellement au firmament. Le 9 mai, la vacation de soirée d’art d’après 1945 et contemporain, avec des œuvres venues de la Fondation Judd, a rapporté à Christie’s 143,19 millions de dollars (112,47 millions d’euros). Le 10, Sotheby’s a réalisé 128,75 millions avec sa vente d’art contemporain, et le 11, Phillips, qui propose aux enchères l’art le plus actuel, a réalisé 29 millions lors de sa vacation en soirée d’art contemporain. Le pourcentage de lots vendus a avoisiné les 90 %.
À force de faire espérer des sommets, ne risque-t-on pas d’atteindre le point de rupture ?
Relevons que des enchères uniques contre le prix de réserve ont assuré la vente des lots les plus chers de la semaine, notamment chez Christie’s pour une petite boîte de soupe de Warhol, une pelouse de David Hockney et un Relief éponge d’Yves Klein, et chez Sotheby’s, avec un crépuscule de Lichtenstein. Gonfler les attentes par des estimations stratosphériques peut faire partie d’une politique commerciale raisonnée, mais constitue une stratégie à hauts risques. En l’occurrence, il n’y eut qu’un seul coûteux accident de ce genre lors de ces ventes, pour l’Homme portant un enfant de Francis Bacon (Christie’s), tableau particulièrement médiocre, desservi par une estimation absurdement élevée. Quelle est l’enchère la plus remarquable et méritée de la semaine ? Sans doute le tableau sans titre de Robert Ryman, superbe peinture d’une époque décisive de sa carrière, qui a ouvert de nouveaux horizons pour le minimalisme américain quand l’œuvre a atteint 9,5 millions chez Sotheby’s.
CHRISTIE’S New York, 9 mai 2006 - Total : 143,19 millions de dollars (112,47 millions d’euros) - 88 % en valeur - 91 % en lots SOTHEBY’S New York, 10 mai 2006 - Total : 128,75 millions de dollars (101,13 millions d’euros) - 96,9 % en valeur - 95,4 % en lots phillips New York, 11 mai 2006 - Total : 29,5 millions de dollars (22,7 millions d’euros) - 98 % en valeur - 98 % en lots
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L’art contemporain au firmament
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°239 du 9 juin 2006, avec le titre suivant : L’art contemporain au firmament