Selon un rite ancestral, les artistes aborigènes d’Australie peignent leurs rêves sur des supports modernes ou traditionnels. Le marché commence à s’interesser à cet art contemporain vernaculaire.
L’ouverture du musée du quai Branly va donner un coup de projecteur sur l’art contemporain aborigène. Huit artistes ont été choisis pour peindre les plafonds d’un des bâtiments de l’institution. L’occasion pour un public nombreux de découvrir cet art à l’aspect si moderne, souvent abstrait et reconnu internationalement.
Si l’art aborigène d’Australie est montré en France dans des musées « ethnologiques », dans les pays anglo-saxons, il figure dans des musées d’art contemporain. La complexité de l’art aborigène rend ces choix opposés tout à fait rationnels.
Des rêves jetés sur la toile
L’art aborigène hérite d’une tradition vieille de plus de 60 000 ans. Les peintures corporelles, l’art rupestre et les représentations éphémères sur le sol à l’occasion de rites cérémoniels sont les premières manifestations artistiques de ces communautés d’Australie. L’art aborigène renvoie à une mythologie des rêves transmise de génération en génération au sein des différentes communautés.
Le rappel de ces rêves sous la forme de dessins de motifs racontant l’histoire de la genèse du monde, vise à régénérer les pouvoirs des ancêtres mythiques bâtisseurs de l’univers. Au début des années 1970, sur l’idée de missionnaires et de scientifiques, les artistes ont transposé leurs motifs symboliques sur toile. Ces peintures sur support moderne, pour la première fois exposées au profane, font l’objet d’un commerce très lucratif ( de 100 000 euros).
De nombreux artistes livrent aujourd’hui leurs univers variés sur toile, tels ceux vivant dans le Désert central, en particulier dans la communauté artistique phare de Papunya. Tout en respectant la tradition millénaire du rêve et du sacré (dont ils ne nous livrent d’ailleurs pas tous les secrets), ils font chacun preuve d’une grande créativité et d’une reconnaissance individuelle.
En terre d’Arnhem, à l’extrême Nord du pays, le bois et l’écorce restent de façon traditionnelle les supports privilégiés de l’art des aborigènes, lesquels mélangent les motifs géométriques et figuratifs. Pour une peinture de collection sur toile, les prix démarrent à 3 000 euros. Un peu moins pour les écorces qui restent moins prisées.
Galerie Arts d’Australie,179, boulevard Pereire, Paris VIIe, tél. 01 46 22 23 20, www.artsdaustralie.com. Grand promoteur et spécialiste de l’art australien contemporain, Stéphane Jacob, a créé en 1996 une galerie en appartement où il reçoit sur simple rendez-vous. Galerie Le Temps du Rêve, 19 ter, rue du Général de Gaulle, 29930 Pont-Aven, tél. 02 98 50 57 46/02 98 09 11 94. Depuis plus de 10 ans, Marc Yvonnou se consacre à la promotion de l’art aborigène en France. La maison de vente Jouan et le cabinet d'expertise Origine, 166, rue Etienne Marcel, Montreuil (93), tél. 01 48 57 91 46, www.serge-reynes.org. Dans le cadre de ventes d'arts premiers, Anne-Yvonne Jouan et l'expert Serge Reynes proposent des peintures aborigènes du désert central d'Australie.
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La magie contemporaine de l’art aborigène
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°581 du 1 juin 2006, avec le titre suivant : La magie contemporaine de l’art aborigène