Même si la scène hexagonale séduit de plus en plus à l’étranger, les artistes français ne font leur apparition que timidement dans les ventes étrangères. En France, la palme revient aux nouveaux réalistes dont l’intérêt se confirme avec la succession Annie Ronchèse en 2003 chez Piasa. En revanche, malgré les efforts pour redonner du poil de la bête aux artistes de la figuration libre,
les ventes sont plus difficiles. Nonobstant ce constat, la galerie Louis Carré & Cie a très bien vendu les œuvres historiques d’Hervé Télémaque à la dernière édition de la Fiac. La dispersion de la collection Jean-Marc Decrop en février 2002 a permis à certains artistes de réaliser des bonds sensibles. Le Prince de Hombourg de Gérard Fromanger a atteint 61 000 euros. Malcom X de Bernard Rancillac s’est adjugé 38 000 euros. Mais seules les œuvres « historiques » tirent leur épingle du jeu. La figuration libre est plus à la traîne. Si une œuvre de Basquiat vaut entre 400 000 et 1 million de dollars, celles de Robert Combas culminent dans le meilleur des cas à 45 000 euros, plus généralement entre 3 000 et 6 000 euros en ventes publiques.
Les Biennales de Venise et autres Documenta n’ont une influence que très marginale sur le succès d’un artiste français. Bien que remarqué pour son pavillon français en 1997, Fabrice Hybert n’a pas vu sa cote progresser. Depuis la somme de 340 000 francs payée par François Pinault pour les Cinq Sens chez Briest en 2000, aucune de ses œuvres n’a obtenu de prix similaires. Primé à la Biennale de Venise de 2001, Pierre Huyghe (cf. pp. 24-25) bénéficie lui de la maestria de la galerie Marian Goodman. Il a aussi su emprunter l’iconographie américaine pour mieux se mouler à la scène new-yorkaise. Mais les prix des artistes français restent désespérément en retrait par rapport à leurs homologues allemands ou américains. Les 80 000 euros déboursés par Martin Margulies pour les Perroquets de Jean-Marc Bustamante à la dernière Biennale de Venise semblent dérisoires face aux prétentions des jeunes pousses anglo-saxonnes. Absent des arènes américaines, les Français ne sont pas toujours prophètes dans leur pays. Les artistes français les plus reconnus à l’échelle planétaire, comme Christian Boltanski et Pierre et Gilles ne figurent pas dans le Top 50 des œuvres les plus chères vendues en France en 2003. Certaines installations de Christian Boltanski comme Monument Odessa ont pourtant déjà atteint le seuil des 120 000 dollars chez Christie’s New York. En France, peu d’œuvres d’art contemporain atteignent de telles sommes, surtout pour un Français. Le chemin d’une vraie valorisation reste long.
Ventes à Paris - 8-9 juin : Artcurial Briest- Poulain-Le Fur, hôtel Dassault, tél. 01 42 99 20 20. - 18 juin : Drouot Richelieu, société Charbonneaux, tél. 01 43 59 66 56. - 24 juin : Drouot Montaigne, société Cornette de Saint-Cyr, tél. 01 47 27 11 24. Ventes à Londres - 23-24 juin : Sotheby’s, New Bond Street, tél. 01 53 05 53 05 (Paris). - 24-25 juin : Christie’s, King Street, tél. 01 40 76 83 58 (Paris). Foires - 16-21 juin : Art Basel, Bâle, tél. 00 41 58 206 26 86, www.art.ch - 18-22 septembre : Art Forum, Berlin, tél. 00 49 30 30 38 20 76, www.art-forum-berlin.com - 15-18 octobre : Frieze Art Fair, Londres, tél. 00 44 207 692 00 00, www.friezeartfair.com - 21-25 octobre : Fiac, Paris, tél. 01 41 90 47 80, http://fiac.reed-oip.fr - 22-25 octobre : Art Paris, www.artparis.fr - 28 octobre-1er novembre : Art Cologne, tél. 00 49 221 821 25 74, www.artcologne.de - 5-7 novembre : Artissima, Turin, tél. 00 39 011 54 62 84, www.artissima.it - 2-5 décembre : Art Basel Miami Beach, tél. 00 41 58 206 26 86, www.art.ch - 10-14 février : Arco, Madrid, www.arco.ifema.es - 11-14 mars : Armory Show, New York, www.thearmoryshow.com Galeries www.artsiders.com www.associationdesgaleries.org
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La difficile percée des artistes français
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°559 du 1 juin 2004, avec le titre suivant : La difficile percée des artistes français