La Brafa, excellence et longévité

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 27 décembre 2024 - 850 mots

La Brafa, l’une des foires d’art les plus prestigieuses d’Europe, fête ses 70 ans et poursuit son chemin entre tradition et modernité.
Cette année, 130 galeries venant de 14 pays ont été sélectionnées, parmi lesquelles 35 galeries françaises et 52 belges, dont des fidèles comme les maisons N.Vrouyr (Anvers) ou Axel Vervoordt (Anvers, Wijnegem, Hongkong). L’édition 2025 accueille aussi 16 nouveaux exposants, dont les galeries d’art ancien Colnaghi (Londres, New York, Madrid et Bruxelles), venue avec un Torse d’Apollon romain en marbre, du 1er siècle av. J.-C.-1er siècle ap. J.-C., et DYS44 Lampronti Gallery (Londres) spécialisée dans les tableaux de maîtres italiens des XVIIe et XVIIIe siècles. Cinq enseignes françaises font le déplacement : la galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles), la galerie Templon (Paris, Bruxelles, New York), qui présente un solo show de François Rouan, la galerie BG Arts (Saint-Ouen) spécialisée dans l’œuvre de verre de René Lalique de 1910 à 1945, la galerie Capazza (Nançay) qui expose un solo show de Goudji et Christophe Perlès (Paris) spécialisé en céramiques anciennes. La foire s’ouvre également à d’autres horizons avec l’arrivée de deux nouveaux pays : la Suède, représentée par Hoffmans Antiques (Stockholm), qui expose du mobilier gustavien et des œuvres d’art du XVIIIe-début XIXe, et le Portugal, avec la galerie J. Baptista (Lisbonne), présentant des bijoux anciens et de l’argenterie signée d’orfèvres portugais et internationaux.

Signe distinctif de la foire depuis 2008, des invités d’honneur prestigieux sont conviés, que ce soit de grandes institutions culturelles du pays comme l’Opéra de la Monnaie en 2013 et l’Africa-Museum de Tervuren en 2014 ou une personnalité issue du monde de l’art, comme l’Argentin Julio Le Parc en 2017, Christo en 2018 ou le duo Gilbert & George en 2019. Cette année, c’est l’artiste portugaise Joana Vasconcelos reconnue pour ses sculptures monumentales et ses installations immersives qui a été choisie [lire page 13]. Klaas Muller, élu président de la foire en juin dernier succédant à Harold t’Kint de Roodenbeke entend bien poursuivre l’ascension de la manifestation belge, tout en maintenant son éclectisme et un équilibre entre les spécialités, sans pour autant occulter les nouvelles exigences du marché.

1,8 M€ 

La galerie londonienne, qui expose à la Brafa depuis 2022, est spécialisée dans les maîtres anciens, avec une expertise reconnue dans le domaine des tableaux d’élèves et de disciples du Caravage. Ce Reniement de saint Pierre inédit est une œuvre autographe importante de Bartolomeo Manfredi, peinte dans sa maturité. Les éléments évidents de style et de qualité, en particulier dans les endroits les mieux conservés, confirment la paternité de Manfredi, corroborée par le grand spécialiste Gianni Papi.

 

Giammarco Cappuzzo Fine Art,

17, Wigmore Street, By appointment, Londres (Grande-Bretagne), Stand 49.

220 000 € 

Pour sa première participation, la galeriste, spécialisée en art contemporain, expose une toile de Shirley Jaffe, née aux États-Unis et arrivée en France en 1949. Proche de Jean-Paul Riopelle, Sam Francis et Joan Mitchell, elle devient une peintre majeure de la Nouvelle Abstraction. À sa mort en 2016, l’artiste laisse une œuvre abstraite d’une grande variété, dont un ensemble important a été versé par dation à l’État français, au profit du Centre Pompidou en 2019 – qui possède le plus riche ensemble institutionnel de son œuvre.

 

Galerie Nathalie Obadia,

3, rue du Cloître Saint-Merri, Paris-4e, 91, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris-8e et rue Charles Decoster, 8, Bruxelles (Belgique), Stand 88.

Entre 200 000 et 300 000 € 

Parmi les cinq exposants spécialisés en arts d’Afrique et d’Océanie, figure Didier Claes, qui apporte un Masque Songye typique. Parmi ces masques, une distinction a été faite entre les masques masculins (bifwebebalume), qui intervenaient lors des rites de passage et les masques féminins (bifwebe bakashi), qui apparaissaient à l’occasion du décès ou de l’investiture d’un chef et lors des rites lunaires. Ici, il s’agit d’un masque féminin kikashi, reconnaissable à la bichromie blanche et noire, à l’absence de crête sagittale et au nez épaté.

 

Claes Gallery,

rue de l’Abbaye, 14, Bruxelles (Belgique), Stand 35.

115 000 € 

Le marchand Édouard de Potter d’Indoye expose du mobilier et des objets de la fin du XVIIIe-début XIXe, avec une prédilection pour les périodes du Directoire et de l’Empire. Pour l’occasion, il propose un guéridon, attribué à Pierre-Philippe Thomire, ciseleur et doreur attitré de Louis XVI. Ce meuble fait partie d’un petit groupe de guéridons similaires, l’un se trouvant au Musée Nissim de Camondo à Paris, acquis auprès du fournisseur Seligmann, comme étant de Pierre-Philippe Thomire.

 

Galerie de Potter d’Indoye,

Kasteel van Melle, Brusselsesteenweg, 190, Melle (Belgique), Stand 126.

Entre 1,5 M€ et 2 M€ 

Cet automate est le seul exemplaire connu sous la forme d’un livre avec un mécanisme de questions-réponses, conservé dans son étui d’origine avec les instructions originales. Ce livre a appartenu à l’écrivain Maurice Sandoz (1892-1958), qui l’utilisait comme livre d’or dans sa villa de Burier en Suisse, permettant à ses invités de marque de laisser leurs impressions après la visite de sa collection. Parmi ceux-ci, figurent Anna von Bismarck et Charlie Chaplin. Maurice Sandoz n’a prêté ce livre qu’une seule fois de son vivant, pour l’exposition de la galerie À la vieille Russie, en 1950, à New York.

 

Artimo Fine Arts,

rue Lebeau, 55, Bruxelles (Belgique), Stand 34.

À voir
Brafa Art Fair,
Brussels Expo, place de Belgique, 1, Bruxelles (Belgique), du 26 janvier au 2 février, www.brafa.art

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°782 du 1 janvier 2025, avec le titre suivant : La Brafa, excellence et longévité

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