Sculpteur atypique de la fin du XIXe siècle et céramiste précurseur de l’Art nouveau, Jean-Joseph Carriès fait partie des artistes oubliés. Il n’en fallait pas plus pour convaincre Patrice Bellanger de délaisser ses habituelles terres cuites au profit d’une cinquantaine de sculptures en grès, bronze ou plâtre patiné, réalisées par un artiste qui annonce une nouvelle époque.
PARIS. Le travail de Jean-Joseph Carriès (1855-1894) n’a pas été montré depuis l’exposition du Petit Palais en 1904. Les sculptures sont présentées par thèmes : figures religieuses, bébés, œuvres historisantes, métamorphoses, masques, désespérés. Alors qu’il n’a fait que traverser le XIXe siècle, il s’est imprégné de ses multiples tendances, sans pourtant jamais rester fidèle à l’une d’elles. Son éclectisme se manifeste à travers des sculptures romantiques, parfois à outrance – Désespéré au grand chapeau –, tantôt inspirées du Japonisme – les Masques issus du kabuki –, parfois expressionnistes, tel ce Christ souffrant, voire fantastiques, comme le groupe en plâtre Le Grenouillard. Son œuvre est également la synthèse entre un académisme bourgeois, dont il n’a jamais su véritablement s’affranchir, et un ardent désir de révolution que sa condition de jeune orphelin n’a pu qu’encourager. Carriès a aussi décliné souvent le thème de ses sculptures en plusieurs matériaux pour donner naissance à de nouvelles versions. L’utilisation de la céramique, qu’il revendique en tant que sculpteur potier, et sa participation à la révolution artistique de l’Art nouveau achèvent de rendre l’œuvre atypique et originale.
JEAN-JOSEPH CARRIÈS, jusqu’au 29 novembre, galerie Patrice Bellanger, 198 boulevard Saint-Germain 75007 Paris, tél. 01 45 44 19 15, tlj sauf dimanche 10h-12h30 et 14h-19h.
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Jean-Joseph Carriès, près d’un siècle après
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°47 du 7 novembre 1997, avec le titre suivant : Jean-Joseph Carriès, près d’un siècle après