Dispersion de la collection du galeriste marseillais disparu l’an dernier.
PARIS - Avec une centaine d’œuvres d’artistes et une trentaine de pièces de mobilier, l’univers du galeriste Roger Pailhas, décédé en 2005, défilera le 26 avril chez Christie’s, en préambule à une vente d’art contemporain. La maison compte sur la seconde pour faire décoller la première où quelques pointures internationales flirtent avec des artistes moins connus. Avec moins d’un million d’euros d’estimation, Christie’s n’a pas cru bon de consacrer un catalogue spécifique à la collection Pailhas. Mais « un réel hommage est rendu à ce personnage sympathique, dont les préoccupations n’étaient pas mercantiles, et qui s’était engagé à défendre les artistes marseillais tels Bernard Bazile, Corinne Marchetti ou Gérard Traquandi », souligne Florence de Botton, qui dirige le département d’art contemporain chez Christie’s.
C’est avec l’ARCA, une association créée en 1982 pour soutenir la jeune création marseillaise, que Roger Pailhas se lance. Il ouvrira sa propre galerie en 1986 dans la cité phocéenne. Son goût est fortement marqué par les œuvres conceptuelles, minimalistes ou liées à l’architecture. Pour donner plus de résonance à ses activités, il inaugure un second espace à Paris, rue Quincampoix, en 1990. En 1996, il déménage sa galerie marseillaise sur le Vieux-Port, où il organise un an plus tard le salon « Art Dealers » qui ne regroupe que huit galeries internationales. Roger Pailhas a aussi collectionné les œuvres des artistes qu’il découvrait dans d’autres galeries. Ainsi trouve-t-on au catalogue des œuvres de Carl Andre, Art & Language, Daniel Buren ou Luciano Fabro. Quant au mobilier, il trouve tout naturellement sa place dans cette vacation dédiée à l’univers intime du galeriste, qui aimait beaucoup la confusion des genres, à l’exemple des toilettes en résine de couleur (et en état de fonctionnement) réalisées par Joep Van Lieshout en 1994, estimées 1 000 euros.
En fers de lance de cette vacation, citons : Une peinture aux formes variables (1965-1966) de Buren, estimée 40 000 euros ; Ebe (Hebe), une pièce (un peu tardive) de 1983, en maille métallique sur aluminium peint et tige en fer par Luciano Fabro – l’un des acteurs de l’Arte povera –, estimée 30 000 euros, comme 36 Cyprion Sum, un grand cuivre de 1994 du minimaliste Carl Andre, et une œuvre spatiale de 1987 en bois et fer de Juan Muñoz . Notons aussi une Vitrine de référence signée Boltanski et datée de 1972, estimée 20 000 euros. Une boîte de Piero Manzoni ouverte par Bernard Bazile devant Roger Pailhas, estimée 6 000 euros, illustrant en couverture du catalogue une performance de 1989, sera présentée à côté d’œuvres de jeunes artistes que le galeriste marseillais a défendus tout au long de sa carrière, et qui ne sont encore jamais apparus en ventes publiques, parmi lesquels Corinne Marchetti et Madeleine Berkhemer. Sans oublier de nombreux dessins d’artistes tels ceux de Dan Graham, proposés à partir de 500 euros, qui permettront à la vente de s’ouvrir à un public de jeunes collectionneurs.
Vente le 26 avril à 17 heures, Christie’s, 9, av. Matignon, 75008 Paris, tél. 01 40 76 85 85, www.christies.com, exposition les 22, 24, 25 avril 10h-18h et le 26 avril 10h-12h.
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Hommage à Roger Pailhas
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°235 du 14 avril 2006, avec le titre suivant : Hommage à Roger Pailhas