Cette année, de nombreux stands de la Grosvenor House rt & Antiques Fair proposaient quantité d’objets très séduisants qui méritaient que l’on s’y attarde. Les acheteurs ne s’y sont pas trompés, et la plupart des quatre-vingt-sept marchands présents se sont déclarés satisfaits.
LONDRES (de notre correspondante) - Dès l’ouverture de Grosvenor House, le 13 juin, plusieurs marchands ont fait quelques très belles ventes : Duncan Miller Fine Arts a vendu une Nature morte de Samuel John Peploe pour près de 200 000 livres (1,6 million de francs), et une Vue de Cassis, par Francis Campbell Boileau Cadell, pour 100 000 livres environ (800 000 francs) ; deux globes hollandais ont été cédés par David Pettifer pour 50 000 livres (400 000 francs) ; chez Joanna Barnes, une Sappho debout de James Pradier s’est vendue sensiblement au même prix, tandis qu’O. F. Wilson se défaisait d’un lit-bateau, attribué à Jacob-Desmalter, aux alentours de 60 000 livres (480 000 francs) ; Spink a cédé une huile sur cuivre de William Marlow, Personnages devant la pagode de Kew Gardens, à 50 000 livres environ (400 000 francs), ainsi qu’un bouddha de Gandhara, environ 40 000 livres (320 000 francs).
Les exposants français présents à Grosvenor House se sont eux aussi déclarés satisfaits : Yves Mikaeloff a vendu, entre autres, un petit tabouret Louis XVI, estampillé E. Meunier, à un client français habitant à Londres, et une paire de pliants de Jacob-Desmalter – une commande de Napoléon pour les Tuileries – à un amateur britannique. Patrick Perrin s’est séparé d’une cage à oiseaux en bois sculpté figurant des branches, d’une paire de fauteuils Louis XV et de deux lions en bronze doré. Ariane Dandois se félicitait surtout d’avoir pu rencontrer une clientèle qui n’a pas l’habitude de se déplacer à Paris.
Digne d’un musée
La qualité et le choix des objets exposés a fait dire au marchand londonien Peter Nahum : "Je suis fier d’être un marchand britannique lorsque je vois la qualité de cette foire". De fait, de nombreux stands offraient des objets rares. Jonathan Harris proposait une remarquable paire de vases russes en ivoire sculpté ; une paire de vases français – ou peut-être russes – en porcelaine imitant la pierre dure de Russie, montée sur bronze doré ; un bas-relief sculpté dans du bois de tilleul, orné des symboles de la Révolution française écrasant ceux de la Royauté et de l’Ignorance.
Quelques beaux exemples de travail du métal japonais au XIXe siècle, en particulier un vase de forme audacieuse proposé pour environ 15 000 livres, figuraient sur le stand du marchand d’art asiatique Michael Goodhuis, qui vient de publier un ouvrage sur le sujet. Richard Temple présentait une sélection d’icônes comprenant une très grande (environ 1,5 m) Vierge Mère du Dieu de Jérusalem, une icône de Novgorod-Pskov du XVIe siècle digne d’un musée. De très intéressantes pièces de textile étaient même exposées cette année : Pelham Galleries proposait par exemple une paire de rideaux du XVIIIe siècle en soie de Venise, ornés de lambrequins de style chinois. David Pettifer demandait 9 500 livres pour une robe de cérémonie, un bonnet et des maillots et langes de bébé, tous décorés d’une broderie florale en excellent état (nord de l’Italie, début du XVIIIe siècle), tandis que la galerie Mikaeloff présentait un rare tapis Louis XV au petit point.
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Grosvenor House fait l’unanimité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : Grosvenor House fait l’unanimité