Génie de la danse de Carpeaux

Le relief fait partie de la collection Jacques Ginepro que Sotheby’s disperse aux enchères. L’homme a collectionné pendant plus de cinquante ans des bronzes et des terres cuites, avec une prédilection pour les œuvres de Carpeaux et Dalou. « Il s’est entouré de sculptures. Il connaissait très bien les fontes et les différentes techniques », raconte Ulrike Goetz, directrice du département Sculptures & Objets d’art européens chez Sotheby’s. La collection, dans son jus, n’est jamais passée sur le marché. En revanche, elle n’est pas inconnue du public, puisqu’elle a été exposée au Sporting d’hiver de Monte-Carlo en 1990.

L’une des spécificités de Carpeaux était d’isoler ou de reprendre des sujets de ses grandes compositions sculptées pour ensuite les reproduire en terre cuite ou en bronze. C’est le cas ici, puisque l’œuvre reprend le groupe monumental de La Danse, commandé au sculpteur en 1865 par l’architecte Charles Garnier pour orner la façade de l’Opéra. Dans cette esquisse, le Génie de la danse est présenté sous des traits féminins, tandis que l’œuvre finale le montre en homme.

« Il n’existe pas beaucoup de compositions de cette taille, de cette matière et de cette qualité », commente Ulrike Goetz. Une version en plâtre, sans le mur, provenant de la vente Carpeaux en 1894, est conservée au Musée d’Orsay, tandis qu’une autre en terre cuite est exposée au musée du Petit Palais.

Deux autres esquisses figuraient dans la vente de la collection Fabius en 2011 chez Sotheby’s Paris : un plâtre patiné comportant le cachet métallique Propriété Carpeau, adjugé 156 750 euros, et une terre cuite, avec traces de cachet, vendue 60 750 euros. « Notre estimation est attractive, car le marché est plus capricieux qu’en 2011 », souligne la spécialiste.