La galerie Anne de Villepoix promeut le travail du peintre angolais en dépit de la frilosité des institutions françaises.
Paris. La nouvelle exposition d’Anne de Villepoix réunit un ensemble d’œuvres récentes de Franck Lundangi. Des sculptures en bois flotté, pigments et perles. Des pigments acryliques, aquarelles, encres et collages sur papier et toiles libres. Figures humaines masquées ou en prière, entourées de végétaux, de totems et bestiaires fantastiques : l’univers de Franck Lundangi (né en 1958, en Angola) comporte une dimension spirituelle, aux frontières du totémisme animisme et du naturalisme. Nourri d’un syncrétisme riche, de traditions africaines et autres fonds sacrés, il interroge une possible reconnexion perdue avec la nature. Telle une méditation, l’artiste fait œuvre en solitaire, lentement, dans le silence, aux bords de la Loire, fabriquant lui-même son papier, sensible à la texture et à l’intensité des encres et pigments. Pour sa galeriste Anne de Villepoix, cette exposition montre l’œuvre d’un artiste à qui « on a laissé le temps de grandir tranquillement et de se renouveler », son travail actuel a « mûri », a gagné « en intensité et délicatesse ».
Les prix affichés vont de 1 500 à 35 000 euros pour les plus grands formats et de 4 500 à 8 000 euros pour les sculptures. Des prix jugés « raisonnables » par la galeriste, « au vu de son âge et de son parcours », l’artiste ayant participé depuis la fin des années 1990 à de nombreuses expositions nationales et internationales, comme la manifestation itinérante « Africa Remix » accueillie en 2005 au Centre Pompidou.
Malgré une reconnaissance à l’international, avec un soutien de fondations et de collectionneurs fidèles en Afrique et aux États-Unis, l’évolution de sa carrière est plus lente en France. Le public est réceptif mais l’artiste n’a pas encore été acheté par les institutions. Comme le déplore Anne de Villepoix, « il persiste en France une méconnaissance du travail et une difficulté à faire se déplacer les responsables des institutions ; par ailleurs, l’artiste vivant isolé et étant peu actif dans la construction d’un réseau, cela ne facilite pas une évolution rapide de carrière. » Une évolution qui prend plus « de temps », qui est plus « difficile », mais qui progresse. Confiante la galeriste continue de développer des liens avec les institutions susceptibles de mettre en avant cet œuvre, comme le Quai Branly ou le Centre Pompidou.
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Franck Lundangi, artiste solitaire
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°628 du 1 mars 2024, avec le titre suivant : Franck Lundangi, artiste solitaire