Disparition du marchand Yves Gastou

Yves Gastou, marchand spécialisé dans les arts décoratifs du XXe et du XXIe siècle, s’est éteint des suites d’un accident vasculaire cérébral qui l’avait frappé l’été dernier.

Né à Toulouse en 1948, il effectue un stage chez un antiquaire dans les années 60, qui fait naître sa vocation. Au début des années 70, il ouvre sa première galerie à Toulouse. D’abord spécialisé dans l’Art nouveau et l’Art Déco qu’il remet à l’honneur, il expose dès 1972 des œuvres d’André Arbus et d’autres créateurs des années 30 à 50. Il se passionne pour les créations des années 50, 70, ainsi que le design des années 80 dont il est l’un des grands promoteurs. 

Après quatre années passées aux Puces de Saint-Ouen, il ouvre en 1985 une galerie à Paris, rue Bonaparte – à côté de l’Ecole des Beaux-Arts - dont il confie l’architecture intérieure et la façade (en terrazzo noir et blanc) au designer italien Ettore Sottsass. L’exposition inaugurale lui est d’ailleurs consacrée : « Ettore Sottsass, mobilier de 1947 à 1985 ».

Il y expose les grands maîtres en alternance avec des créateurs plus jeunes. Il a d’ailleurs été le premier marchand à Paris à confronter les arts décoratifs et le design contemporain. Il a notamment organisé dans ses murs les expositions d’André Dubreuil (1988), Philippe Starck, Ron Arad, Tom Dixon (1989), Shiro Kuramata, Gilbert Poillerat, R. Delamarre, André Arbus, Maxime Old, Guillaume Bardet (2003 et 2008). Philippe Hiquily (2005), Robert Couturier, Ado Chale, Jean-Claude Farhi, Zaha Hadid, Gerard Kuijpers (2014)… 

Il est également à l’initiative d’ouvrages sur Gilbert Poillerat, André Arbus, les décorateurs des années 40, Jean-Charles Moreux ou Maxime Old et il a même fait l’objet d’une biographie : « Yves Gastou, antiquaire du futur », par Delphine Antoine (Éditions Norma).

En 2008, Yves Gastou est rejoint par son fils, Victor Gastou, qui l’épaulait depuis à la galerie.