La maison de ventes propose les souvenirs festifs du baron de Redé provenant de l’hôtel Lambert.
PARIS - Le baron Alexis de Redé, décédé l’an dernier, était un grand seigneur et un esthète qui a marqué le Paris des années 1950, en organisant des réceptions, des fêtes et des bals somptueux. Il s’était construit un décor à la mesure du fastueux cadre qu’il habitait, le premier étage de l’hôtel Lambert avec sa galerie d’Hercule, le salon des Muses, le Grand Salon et les appartements privés. Son amitié de longue date avec Laure de Beauvau-Craon, présidente honoraire de Sotheby’s France, l’avait tout naturellement rapproché de l’auctioneer à qui, en 1975, à Monaco, il avait une première fois confié une partie de ses collections de l’hôtel particulier XVIIe de l’île Saint-Louis. Selon son souhait, sa succession revient aujourd’hui à cette même maison de ventes. Plus de 900 lots composés de meubles, objets d’art, tableaux, livres, orfèvrerie, vaisselles précieuses, bijoux et nombreux souvenirs ont été réunis en un épais catalogue de deux volumes, au format inhabituellement grand, ultime hommage de Sotheby’s à l’ami fidèle. Des vues d’intérieures de l’hôtel Lambert donnent une idée de l’atmosphère somptueuse créée par le baron. L’ensemble est estimé 3 à 5 millions d’euros. « À part quelques lots indiqués au catalogue, tout est vendu sans prix de réserve », précise Brice Foisil, responsable du département Mobilier. Un immense lustre à cage d’un diamètre de 140 cm, en bronze verni et doré (chaque bras de lumière étant poinçonné au « C » couronné), cristal de roche et verre taillé d’époque Louis XV pèse à lui tout seul 1 à 2 millions d’euros.
Automates chinois
Il a été décidé que l’autre clou de la vente, un exceptionnel recueil par Alexandre Serebriakoff représentant les décors et les invités du Bal oriental donné à l’hôtel Lambert en 1969, ne partirait pas en dessous de la barre des 150 000 euros. Conservé dans une riche reliure en velours de soie rouge brodée de fils d’or aux incrustations de racines d’émeraude et de rubis, il est orné de 47 aquarelles représentant des vues de la cour d’honneur avec des éléphants, l’arrivée des invités dans la galerie d’Hercule, les automates chinois et les portraits des personnalités présentes. Parmi les autres pièces prestigieuses, il faut noter un bureau plat d’époque Louis XV, estampillé Dubois, provenant de la collection de Sir Richard Wallace d’après les recherches menées par Patrick Leperlier, estimé 500 000 à 800 000 euros ; un salon anglais en bois doré d’époque Queen Ann (vers 1700), composé de six fauteuils et d’un canapé, a été estimé 200 000 à 300 000 euros, et deux petites tables en chiffonnière d’époque Transition (l’une estampillée et l’autre attribuée à BVRB) sont attendues à 80 000 et 100 000 euros au bas mot. Le reste de la vacation porte sur des objets de décoration et des souvenirs, proposés à partir d’une centaine d’euros mais que la maison de ventes compte bien voir flamber, à l’instar des photographies de Cecil Beaton, Doisneau, Henry Clarke ou Ostier, illustrant l’ambiance d’une époque où se mêlent des visages de l’aristocratie et de la jet-set, ou encore des jolis plans de tables dessinés par Alexandre Serebriakoff.
Vente les 16 et 17 mars, Sotheby’s, 76, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, tél. 01 53 05 53 05, exposition du 11 au 15 mars, 11h-18h (week-end 14h-18h), www.sothebys.com
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Carnet de bals
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°210 du 4 mars 2005, avec le titre suivant : Carnet de bals