Si vous passez vos vacances dans les Landes, ne manquez pas de faire un détour par Doazit où vous pourrez assister, les 10 et 11 juillet, à la dispersion in situ par l’étude Piasa du contenu d’un château du XVIIe siècle, celui de Candale. Un mois plus tard, Me Carayol mettra en vente, à Biarritz, un important ensemble comprenant du mobilier XVIIIe et des tableaux anciens et modernes.
DOAZIT ET BIARRITZ. Situé entre Orthez et Saint-Sever, dans les Landes, le château de Candale doit son nom à un épisode de la guerre de Cent Ans, et plus particulièrement au mariage, en 1458, de Jean de Foix avec Marguerite de la Pole de Suffolk, devenu par cette alliance comte de Candale (Kendall). Le château ne fut pas construit par lui mais par un de ses descendants, Jacques de Candale, qui épousa en 1566 Jeanne de Belcier, fille du président du Parlement de Bordeaux. Belle construction de plan rectangulaire flanquée de quatre pavillons d’angle formant saillie, il est demeuré dans les familles Foix-Candale, puis Lacaze, pendant plus de 150 ans, chaque génération l’enrichissant de nouvelles acquisitions : tableaux, objets d’art, meubles. La sauvegarde du château nécessitant d’importants travaux de restauration, la famille s’est résolue à en vendre le contenu. Pour les tableaux, on remarquera une huile d’Auguste Toulmouche (1829-1890), Séance de pose sous la pergola dans l’Antiquité (150-200 000 francs), ainsi qu’un charmant tableau de l’entourage de Le Sueur, Muse de la musique (60-80 000 francs), et dans le mobilier XVIIIe, une suite de fauteuils cannés à dossier très violonné en bois naturel d’époque Louis XV (40-50 000 francs) et une commode tombeau en noyer à façade légèrement galbée. Gravures et lithographies anciennes, dessins et livres anciens, objets de vitrine et argenterie seront également proposés.
Pablo Picasso et Jacques Dubois
Quelques kilomètres plus au sud, à Biarritz, Me Carayol dispersera les 8 et 9 août, à l’hôtel du Palais, l’ancienne collection Clément Coquenpot de tableaux modernes et anciens, de mobilier, de souvenirs historiques, de bijoux et d’argenterie. Les pièces phares de la vente sont des meubles estampillés Jacques Dubois, Charles Cressent et BVRB. La commode de Charles Cressent, de forme galbée en placage de satiné et amarante (800 000 francs- 1 million de F) – à rapprocher de celle conservée au Rijksmuseum, à Amsterdam – présente des ornements de bronze ciselé et redoré ; le dessus de marbre brèche rouge a été réparé. Une autre commode de forme galbée en bois laqué noir, à décor polychrome et or dans le goût chinois, est estampillée Jacques Dubois (800 000-1 million de francs). Un meuble dans le même esprit est reproduit dans l’ouvrage de Pierre Kjellberg, Le Mobilier français du XVIIIe siècle. Parmi les tableaux anciens, notons une œuvre de Sébastien Vrancx (1573-1647), La Famille royale de Bohême dans un paysage agrémenté d’une pièce d’eau (500-600 000 francs). Dans son ouvrage Les Peintres flamands de paysages au XVIIe siècle, Yvonne Thiery établit une distinction entre le paysage – qui, pour elle, serait de Joos de Momper – et la peinture de la famille royale de Bohême que Sébastien Vrancx aurait exécuté de sa main. De Carle van Loo, L’Entraînement militaire des Cupidons (250-300 000 francs) provient de la collection du marquis de Marigny et fut vendu en son hôtel de la place des Victoires, le 22 mars 1792, pour 1 500 francs. Dans les tableaux modernes, outre des œuvres de Jean-Gabriel Domergue, figurent un dessin de Pablo Picasso, Clown et Écuyère (1-1,2 million de francs), neuf tableaux de Jean-Louis Forain, dont L’Habilleuse, issue de l’ancienne collection Vollard (120-150 000 francs), et La Police des mœurs ou la prostitution (140-160 000 F), ainsi qu’une huile de Félix Ziem, Le Grand Canal à Venise au clair de Lune (300-350 000 francs), qui fut exposée au Salon de 1865 et à l’Exposition universelle de 1867.
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Cap sur le Sud-Ouest
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°86 du 2 juillet 1999, avec le titre suivant : Cap sur le Sud-Ouest