Cette année, le Salon international de l’estampe ne faisait plus figure de ghetto.
En guise de liant entre les deux pôles de l’imprimé, la Galerie Terrades (Paris) avait présenté une lithographie de Nadar représentant quelques Panthéonisés, parmi lesquels Hugo, Sand ou Balzac. De même, Sagot-Legarrec (Paris) avait mis en exergue un portrait par Helleu du Comte Robert de Montesquiou, modèle pour Des Esseintes dans À Rebours d’Huysmans et pour le Baron de Charlus dans A la recherche du Temps perdu de Proust. La galerie Tanakaya (Paris) offrait, quant à elle, un stand séduisant avec les Cent aspects de la lune par Tsukioka Yoshitoshi. Comme du côté des livres, le commerce fut correct mais sans euphorie. « Nous avons vendu beaucoup de choses à des petits et moyens prix, entre 100 et 1 000 euros », confiait Nicolas Romand, de la galerie Sagot-Legarrec. « Ce n’est pas extraordinaire, mais pas mal non plus compte tenu de la situation économique mondiale », a indiqué Helmut H. Rumbler (Francfort). Celui-ci a notamment cédé une estampe représentant des bacchantes au Musée Carnavalet, à Paris. Néanmoins, si la qualité de l’ancien se révélait irréprochable, celle du contemporain était lamentable. Pour monter en grade, le Salon devra absolument renouveler ses troupes dans cette spécialité. À défaut de rallier de bonnes recrues, les grands marchands d’estampes anciennes ne devraient-ils pas fusionner avec le Salon du livre, rejoignant ainsi Julie Maillard (Paris), laquelle siège du côté des bibliophiles ? « Non, je veux bien cohabiter, mais pas me mélanger, ce n’est pas le même monde, refuse Antoine Cahen, de la Galerie Terrades. La preuve, je n’ai pas vendu à des acheteurs venant du monde du livre. » La synergie a visiblement ses limites !
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À boire et à manger du côté de l’estampe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°280 du 25 avril 2008, avec le titre suivant : À boire et à manger du côté de l’estampe