Artcurial et Millon, leaders sur le marché de la BD, proposaient début juin des ventes consacrées au 9e art. Leurs résultats satisfaisants confirment la bonne santé du secteur.
PARIS, BRUXELLES - Les 8 et 16 juin, Artcurial et Millon organisaient leurs ventes de bande dessinée : le premier se concentrait sur l’univers de Tintin, tandis que le second proposait une vacation généraliste. L’un comme l’autre obtiennent de bons résultats, quoique sans excès, dans un secteur qui s’installe, lentement mais sûrement. « Les belles pièces font des prix de plus en plus fous tandis que les pièces moyennes stagnent, les acheteurs ne sont plus prêts à payer seulement pour une signature », constate cependant Alain Huberty, expert de la vente à la SVV Millon.
Un filon non inépuisable
Le 8 juin, Artcurial consacrait deux vacations à l’univers de Tintin – un créneau traditionnellement exploité par la maison –, mêlant figurines, objets, planches et albums. En obtenant 1,8 million d’euros frais compris, pour une estimation de 1,1 à 1,3 million d’euros (hors frais), Artcurial réalise un joli score, sans égaler sa vente de l’an passé, dopée par le record mondial à 1,3 million d’euros pour une œuvre de bande dessinée, avec une couverture de Tintin en Amérique. Un crayonné pour Tintin au Tibet a été remporté pour 189 500 euros (frais compris), et un second pour Coke en stock, cédé à 176 800 euros, l’un et l’autre dans leur estimation de 140 000 à 160 000 euros (hors frais). Une planche originale pour L’Étoile mystérieuse a quant à elle atteint 202 100 euros, au-delà de son estimation haute. Si Tintin prouve qu’il a toujours la cote, le filon n’est pourtant pas inépuisable et la raréfaction des pièces se fait sentir. Leader mondial du secteur, Artcurial totalise 4,8 millions d’euros au premier semestre 2013 pour son département BD, encore loin de son exceptionnelle performance de l’an passé.
Le 16 juin, Millon organisait une vente en duplex entre Paris et Bruxelles, en collaboration avec la galerie Petits Papiers. 350 planches, dessins préparatoires ou couverture étaient proposés, offrant un large panorama du 9e art. Avec un total de 1,1 million d’euros frais compris et 80 % de taux de vente, la maison atteint son estimation de 900 000 à 1,1 million d’euros hors frais. Star de la vente, une planche originale d’Uderzo pour Astérix en Hispanie a réalisé une belle performance : estimée 80 000 à 90 000 euros hors frais (env. 99 000 à 111 000 euros frais compris), elle a été remportée 169 000 euros (frais compris). Des records ont été enregistrés pour Raymond Macherot ou François Craenhals, mais deux lots phares d’auteurs de Métal hurlant, l’un d’Enki Bilal, l’autre de Jean Giraud, n’ont pas trouvé preneur.
Derrière Artcurial et Millon, Piasa ou Cornette de Saint Cyr interviennent également dans ce secteur. Sotheby’s, qui avait organisé une première vente en juillet 2012 avec des résultats décevants, renouvellera l’expérience fin octobre. Quant à Tajan et Pierre Bergé, qui s’étaient également essayés au genre, ils ont tous deux jeté l’éponge. Ne s’installe pas qui veut dans ce marché sélectif.
SVV MILLON, BANDE DESSINÉE, 16 JUIN
Experts : Alain Huberty et Marc Breyne
Estimation : 900 000 € à 1,1 M€ (h. f.)
Résultats : 1,1 M€ (f. c.)
Nombre de lots : 350
Taux de vente : 80 %
ARTCURIAL, TINTIN…, 8 JUIN
Expert : Éric Leroy
Estimation : 1,1 à 1,3 M € (h. f.)
Résultats : 1,8 M€ (f. c.)
Nombre de lots : 574
Taux de vente : 75 %
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Bande dessinée : Tintin et Astérix en bonne forme
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°395 du 5 juillet 2013, avec le titre suivant : Bande dessinée : Tintin et Astérix en bonne forme