Pour sa trente-quatrième édition, la foire d’art moderne et contemporain de Bâle a réuni, du 18 au 23 juin, deux cent soixante-dix galeries. Les collectionneurs étaient au rendez-vous, même s’ils semblent s’être davantage tournés vers l’art le plus contemporain.
BÂLE - Samuel Keller, le directeur de la Foire de Bâle, peut se montrer satisfait : les grands collectionneurs américains sont une nouvelle fois venus dans la ville suisse. Avec la guerre en Irak et l’épidémie de SRAS, certains étaient inquiets. Les amateurs d’art leur ont donné tort. “C’est la confirmation que le marché de l’art est vivant et en bonne santé”, s’enthousiasme le directeur. La réussite d’une foire tient à sa fréquentation, mais aussi au nombre d’œuvres de qualité. Et cette édition n’en a pas été avare. Au rez-de-chaussée, réservé aux grandes galeries d’art moderne, les marchands ont rivalisé pour réaliser le meilleur stand. Thomas (Munich) avait aménagé de petites alcôves pour notamment présenter un ensemble d’œuvres de Giacometti, Acquavella (New York) exposait plusieurs Riopelle et Art Focus (Zurich) consacrait son stand à une vision extensive de l’art russe. Landau (Montréal), Beyeler (Bâle), Krugier Ditesheim & Cie (Genève), 1900-2000 (Paris), parmi d’autres, proposaient également des pièces importantes d’art moderne. Plusieurs ont trouvé preneur au-dessus du million d’euros. Malgré ces succès, le bilan a néanmoins été mitigé. Certaines galeries ont avoué ne pas avoir retrouvé leur chiffre d’affaires de 2002, même si leur résultat se situe dans la moyenne d’il y a deux ou trois ans. Les transactions ont, semble-t-il, été plus importantes au premier étage, où étaient réunies les galeries spécialisées dans l’art contemporain. Là, certains marchands ont vu dès le premier jour affluer des collectionneurs “le chéquier à la main”, pour reprendre l’expression de Roger Pailhas (Marseille). “Les collectionneurs sont venus de Venise avec l’envie d’acheter de l’art”, renchérit Samuel Keller. Beaucoup de galeries estiment même avoir réalisé leur meilleure foire.
Dans la section “Unlimited”, réservée aux pièces de grandes dimensions, trônait au milieu de la Halle 1 une nouvelle sculpture de Richard Serra des plus impressionnantes. Les grandes installations y faisaient cependant un peu défaut, au profit de la vidéo. Ici aussi, les ventes ont été au rendez-vous, en particulier pour Carl Andre (Fischer, Düsseldorf) et Paul McCarthy (Hauser & Wirth, Zurich, et Luhring Augustine, New York). Du côté des “Statements”, Saskia Olde Wolbers et Monika Sosnowska ont reçu le prix Bâloise 2003, tandis que les trois galeries parisiennes présentes dans ce secteur (Mennour, Rein, Chez Valentin) estimaient en chœur que la foire constituait un énorme coup de pouce pour leurs artistes, respectivement Kader Attia, Saâdane Afif et Nicolas Moulin.
Enfin, à la Liste, la jeune foire, Hervé Loevenbruck n’en revenait pas. Il a vendu tout un ensemble de pièces de Bruno Peinado, Olivier Blanckart ou Virginie Barré à un important collectionneur de New York. C’est cela, la magie de Bâle.
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Bâle : les collectionneurs au rendez-vous
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°174 du 27 juin 2003, avec le titre suivant : Bâle : les collectionneurs au rendez-vous