VENTE PUBLIQUE

Baldus découvert

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 7 juin 2017 - 502 mots

Près de 90 plaques de ses photogravures seront livrées aux enchères. L’héliograveur avait aussi un passé de faussaire.

Paris. Si depuis quelque temps la  photographie du XIXe siècle est le parent pauvre des expositions et ne trouve plus vraiment sa place dans les grandes foires photo, elle n’a pas pour autant disparu du second marché. Elle réserve même toujours autant de découvertes, telle la mise en vente le 16 juin à Drouot d’un ensemble de 84 plaques de photogravures en cuivre aciéré d’Édouard Denis Baldus (1813-1889) par la maison Copages Auction (sous le marteau de Patrica Casini-Vitalis assistée de l’expert Serge Plantureux). « La découverte de ces plaques invite à reconsidérer son œuvre héliographique », souligne Serge Plantureux. À relire également son passé après « la mise à jour par le Dr Peter Lindlein de l’avis de recherche émis par la police de Cologne le 16 février 1835 envers le jeune Baldus accusé de fabrication et d’usage de faux billets », rappelle l’expert. Cet élément détonnant dans sa biographie, certes peu loquace sur la période précédant son arrivée à Paris, avait fait l’objet en 2010 d’un texte de référence de Peter Lindlein sous le titre The secret of Edouard Baldus, Youg Man from Grünebach, Master of Photography, chevalier de la Légion d’honneur.

L’œuvre héliographique révèle donc quelques-unes de ses pièces. Les 84 plaques mises en vente sont loin des 1 000 correspondant aux 9 albums publiés par Baldus et relatifs à la construction des différents pavillons du Louvre entrepris par Napoléon III ou à la réalisation des décors sculptés. Seules quatre plaques de photogravures étaient jusque-là recensées, selon la jeune chercheuse canadienne Kate Addleman-Frankel, spécialiste de l’œuvre héliographique de Baldus et auteure d’un ouvrage sur le sujet prochainement édité par le Rijksmuseum (Amsterdam). Trois seraient conservées au Louvre et la quatrième à la bibliothèque de la Société de l’histoire du protestantisme français.

Monuments parisiens
Réalisées à partir de négatifs photographiques entre 1866 et 1884, ces plaques, matrices des futurs albums, s’attachent pour moitié d’entre elles au Louvre, à la reconstruction de l’Hôtel de Ville, au palais de Versailles et à divers monuments parisiens tels la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’Opéra ou l’Hôtel des Invalides. L’autre moitié concerne des œuvres de maîtres anciens, de Dürer en particulier. La mise à prix des plus belles vues aux dimensions généralement importantes (39,8 x 48,6 cm par exemple pour la face latérale de Notre-Dame de Paris, négatif de 1855 gravé en 1875) varie entre 600 et 1 000 euros. Le prix des formats inférieurs s’échelonne entre 200 et 600 euros. Des épreuves sur papier salé ou albuminé sont également mises aux enchères. La Gare d’Amiens, épreuve de 1855 de 320 x 440 cm, estimée entre 1 800 et 2 000 euros, fait partie des plus belles. Lors de la vente par Chayette & Cheval à Drouot de livres et photographies anciennes, le 24 avril 2017, le Cloître de Saint-Trophime. Arles, grande épreuve albuminée (340 x 430 cm) et datée vers 1861 avait atteint 6 800 euros.  

Le mystère de M. Edouard Baldus

Le 16 juin à 14h, Copages Auction, Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°481 du 9 juin 2017, avec le titre suivant : Baldus découvert

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