Au Parcours de la céramique, soufflait un vent d’Orient

Paris.« Le salon s’est très bien passé. Nous ne pensions pas voir autant de monde », se réjouissait Julie Béalu (JM Béalu & fils), membre de l’ASCC (Association des spécialistes de la céramique de collection) et organisatrice de l’événement. Parmi la dizaine de ventes conclues par la galerie se trouvait une jatte en faïence de Nevers (1805, voir ill.), représentant la Prise de Mantoue par les troupes de Bonaparte en 1797, provenant de l’ancienne collection Chavaillon (au-dessus de 10 000 €). Chez Bertrand de Lavergne, c’est un pot à pinceaux hexagonal en porcelaine de la famille rose à décor des huit immortels et paysages, Chine, époque Yongzheng (1723-1735) qui a trouvé preneur.

Pierre-Richard Royer exposait des pièces importantes comme une coupe d’Amour à portrait de « Mansuetta Bella », Urbino, XVIe siècle, issue de la collection Bourgeois frères (120 000 €). Il a indiqué avoir très bien vendu les premiers jours et a constaté un engouement pour la céramique ottomane d’Iznik, dont il présentait trois pièces – « toutes vendues, autour de 30 000 euros ». Ce que n’a pas manqué de confirmer Laure Soustiel, antiquaire spécialisée dans les arts de l’Islam : « C’est une céramique gaie, chatoyante, qui est très en vogue. » Avec « L’Orient des collectionneurs », cette dernière a particulièrement été remarquée. « J’ai souhaité rendre hommage aux collectionneurs qui ont contribué à façonner “le goût de l’Orient” en France. » Parmi eux, Édouard Aynard, Jacques de Morgan ou encore Dikran Kelekian. Trente-deux pièces étaient montrées (jusqu’à 200 000 €), dont une grande étoile aux fleurons d’Iran du Nord-Est, probablement Khargerd, vers 1440-1445 ; un plat à la rose entrelacée, Damas, époque Ottomane, XVIe siècle et un plat à la palme, Iznik, époque ottomane, vers 1575.