Si le PAD conserve sa recette, soit un mélange d’arts décoratifs du XXe siècle et de design contemporain auquel s’ajoute un soupçon de peinture moderne et d’art ancien, son nombre d’exposants est en baisse.
PARIS - Le PAD Paris organise sa 19e édition au jardin des Tuileries, du 26 au 29 mars, pendant l’effervescence parisienne sur le plan des salons. Mais cette année, le salon dédié au design doit faire face à un nouveau venu, « Paris Beaux-Arts » (lire p. 30), qui a lieu la semaine suivante et qui a détourné quelques-uns de ses fidèles participants : « Je n’ai plus ma place au PAD. Il y a trop de contemporain ! », lance Éric Pouillot, spécialisé en art d’Asie, qui opte donc pour Paris Beaux-Arts. C’est aussi le choix des galeries Hurtebize (Cannes), Univers du bronze (Paris) et Mathivet (Paris). « Je souhaite me tourner vers des salons dits “classiques”, comme la Biennale des antiquaires, Tefaf ou Brafa. D’ailleurs, je suis réfractaire au design contemporain », explique Fabien Mathivet.
Aussi, cette année, le salon recense 61 participants contre 69 l’an passé. Si certains ont réservé un stand plus vaste (ainsi de la galerie Hopkins), le PAD signale vingt défections, entre ceux qui misent sur Paris Beaux-Arts (pour quatre d’entre eux) et ceux qui reviennent de Maastricht (Tefaf) – et qui privilégient une exposition dans leurs murs (les galeries En attendant les barbares et Jean-François Cazeau). Le turnover est donc important, surtout dans les sections design contemporain et peinture moderne, où les participants sont plus volatils tout en conservant leur même nombre. Parmi les changements, quatre marchands reviennent, comme Oscar Graf, tandis que huit nouvelles enseignes font leur entrée : Joachim Franco (Saint-Ouen), Canavese (Paris) et la Galerie d’en face (design contemporain, Paris), Opera Gallery (peinture moderne, Paris) ou encore Yann Ferrandin (art tribal, Paris). Quant aux marchands étrangers, ils ne sont que huit à traverser la Manche.
La section des arts décoratifs du XXe siècle, peu remodelée, celles du design contemporain et de la peinture moderne, restent les plus fournies tandis que les arts d’Asie et arts premiers (moins de cinq exposants) gravitent autour. Mais que viennent faire ces arts anciens dans un salon tourné vers les arts modernes ? Pour Alexis Renard (Paris), nouveau venu spécialisé en art islamique et indien, « il s’agit de trouver une clientèle différente et de montrer ce qu’il y a de moderne dans un objet ancien ». Il expose une œuvre sur papier, Courtisanes dans le Zenana, Inde (vers 1680-1720), d’une grande modernité. Pascal Cuisinier (Paris), défenseur des premiers designers français, montre un bureau de Joseph-André Motte, deux pièces ayant appartenu à Mathieu Matégot dont une enfilade qui garnissait son salon, et une table basse de René-Jean Caillette munie d’une dalle en verre de Saint-Gobain. La galerie Dumonteil (Paris) expose le bronze Monument pour un cheval, de Jean-Marie Fiori. La galerie Negropontes, spécialisée en design contemporain (Paris), présente sa collection 2015 dessinée par Hervé Langlais, s’inspirant de l’op’art des années 1960 et 1970, alors que la galerie Hopkins dévoile des peintures d’Ophélie Asch (née en 1973).
Direction : Patrick Perrin
Nombre d’exposants : 61
Nombre de visiteurs en 2014 : 41 700
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Au PAD, des changements sans bouleversement
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Abonnez-vous dès 1 €Du 26 au 29 mars, jardin des Tuileries, esplanade des Feuillants, 234, rue de Rivoli, 75001 Paris
www.pad-fairs.com
11h-20h, nocturne le jeudi 26 mars jusqu’à 22h, entrée 20 €.
Légende photo
Entrée du PAD dans le jardin des Tuileries © photo Ludosane
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°431 du 13 mars 2015, avec le titre suivant : Au PAD, des changements sans bouleversement