BRUXELLES / BELGIQUE
Très attrayante, la nouvelle bouture de la foire new-yorkaise a contribué à insuffler une nouvelle dynamique à Bruxelles, malgré un commerce un peu mou.
BRUXELLES - Sur Independent Art Fair également, l’une des choses les plus notables du salon aura été l’atmosphère. La première édition bruxelloise du salon new-yorkais, qui s’est tenue du 20 au 23 avril, aura une nouvelle fois démontré la capacité de ses organisateurs à proposer une manifestation à la fois cohérente et surprenante.
Cohérente parce que le système mis en place de participation sur invitation uniquement a conduit évidemment à privilégier des proximités de langage chez les différents intervenants, parfois même un peu trop. Surprenante, car l’absence de schéma régulateur dans l’aménagement des lieux et la prohibition des white cube tenant lieu de stands a généré des rencontres, des circulations et télescopages peu communs dans les foires, avec ici la sensation pour le visiteur de déambuler au sein d’une structure ouverte et vivante. L’absence de cloisonnement laissait en effet très librement passer d’une enseigne à une autre. Certains en ont d’ailleurs parfaitement tiré profit, comme Elizabeth Dee (New York) et Peres Project (Berlin) faisant courir des œuvres de Leo Gabin entre l’un et l’autre stand ; dommage que cela ait été avec un artiste aussi dénué de talent et d’imagination.
Un format propice à la confidence
Regroupant une soixantaine d’exposants – parmi lesquels Jaqueline Martins (São Paulo) qui faisait stand commun avec GB Agency (Paris), Múrias Centeno (Lisbonne, Porto), Air de Paris (Paris) ou Gavin Brown’s Enterprise (New York) –, la manifestation s’est étagée sur six niveaux d’un immeuble largement ouvert à la lumière naturelle, grâce à d’amples fenêtres, situé en plein cœur de la ville, à quelques pas de la gare centrale. De nombreux participants exposaient à Bruxelles pour la première fois, comme Linn Lühn (Düsseldorf), auteure d’une des plus belles propositions avec un solo show de Dike Blair, de même que Jocelyn Wolff (Paris) qui, pour l’occasion, s’est associé à un antiquaire bâlois, Cahn International, afin de concocter un accrochage surprenant mêlant les époques autour des idées de fonction et de citation.
En dépit de la qualité de l’ensemble, le vernissage a néanmoins été relativement calme en fréquentation, de même que l’a été le commerce sur l’ensemble de la semaine ; plusieurs marchands ayant confié avoir assez peu travaillé. Independent reste là encore fidèle à sa réputation, puisque même à New York le salon n’est pas connu pour être commercialement très actif.
Mais l’arrivée de ce nouvel acteur dans le paysage bruxellois, couplé à la nouvelle vitalité d’Art Brussels, a indéniablement contribué à y insuffler de l’air frais. Tandis que Sandrine Djerouet, directrice de la galerie Jocelyn Wolff, pointait que « ce format rend une présentation généreuse plus facile à faire ici que sur une foire traditionnelle », Mehdi Chouakri (Berlin) relevait pour sa part : « une foire petite et légère comme celle-là permet de rencontrer des gens sans artillerie lourde, mais en apportant surtout des œuvres conceptuelles qui nécessitent d’en parler. »
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Atterrissage réussi d’Independent Art Fair
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Abonnez-vous dès 1 €Vue de la foire Independent, Bruxelles. © Photo : Isabelle Arthuis.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°456 du 29 avril 2016, avec le titre suivant : Atterrissage réussi d’Independent Art Fair