PARIS
La foire centrée sur l’Afrique, qui présentait cette année beaucoup de photographies, a rencontré un succès commercial limité.
Paris. Au Carreau du Temple, Akaa (Also Known As Africa) rassemblait entre le 9 et le 11 novembre une soixantaine d’enseignes, d’Europe et du continent africain. Si, qualitativement la foire monte en gamme, avec la présence remarquée de stands « curatés » (Didier Claes, Bruxelles, ou Vallois, Paris) et l’entrée de nouvelles galeries établies (Magnin-A, Anne de Villepoix, Jean Brolly), les ventes ont été inégales.
Le long des allées, le panel d’œuvres faisaient appel à divers médiums, mais plus d’une vingtaine de galeries, profitant du flux d’amateurs venus à Paris pour le salon Paris Photo [lire p. 33], proposaient exclusivement des photographies. « L’an dernier nous avions montré quelques peintures, mais c’est la photographie qui s’était le mieux vendue », explique Jacques-Antoine Gannat de la Loft Art Gallery (Casablanca). Cette année, la galerie marocaine consacrait son stand aux nouveaux travaux de Joana Choumali, des images saisies à l’aube dans plusieurs capitales africaines et brodées (5 500 euros pièce). « Malgré le nombre important d’événements organisés pendant Paris Photo, nous n’avons pas ressenti une saturation, cependant à Akaa il est difficile de vendre des œuvres au-dessus de 10 000 euros », indique le galeriste.
L’une des tendances de cette édition était la revendication d’une « black aesthetic », comme chez Artco (Aix-la-Chapelle, Allemagne) où les clichés de Justin Dingwall (entre 2 200 et 3 800 €), hommage aux albinos et à une beauté différente, ont connu un bon succès commercial. De même chez Art First (Lambeth, Royaume-Uni), où les cartels des photographies de Carol Beckwith et Angela Fisher qui brouillent les frontières entre image ethnique et de mode arboraient de nombreux points rouges.
Mais sur la majorité des stands, les transactions étaient lentes et limitées. La galerie Ed Cross Fine Art (Londres) présentait la première exposition monographique en France de Shiraz Bayjoo, venu avec son projet « Île de France », une relecture de l’histoire coloniale de l’île Maurice au travers de photographies d’espaces, d’objets ou d’habitations dénuées de figure humaine (1 700 €) ; celles-ci n’ont pas trouvé preneur. « Pour les ventes, il s’agit d’une édition moins dynamique, le public parisien est similaire à celui de l’an passé mais il me semble qu’il y a moins d’internationaux », souligne Dominique Fiat (Paris). La galeriste a tout de même effectué quelques transactions : elle a ainsi cédé deux photographies de Nicola Lo Calzo (4 200 €) qui traitent de la question postcoloniale et un grand format du Sénégalais/Libanais Hady Sy qui cartographie l’Afrique à l’aide de radiographies d’armes (7 500 €).
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Akaa 2018, de belles enseignes mais des ventes insuffisantes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°511 du 16 novembre 2018, avec le titre suivant : AKAA 2018, de belles enseignes mais des ventes insuffisantes