À partir des fonds new-yorkais et vénitien des institutions Guggenheim, la maison de Bilbao met en valeur dans son écrin métallique le socle de sa propre collection”¯: l’abstraction picturale entre 1949 et 1969.
À partir des fonds new-yorkais et vénitien des institutions Guggenheim, la maison de Bilbao met en valeur dans son écrin métallique le socle de sa propre collection : l’abstraction picturale entre 1949 et 1969. Le musée dédie donc toutes les salles de son troisième étage à une véritable leçon d’histoire de l’art exhaustive qui montre combien l’abstraction a généré une réponse aussi singulière que globalisée. Expressionnisme abstrait, CoBrA, groupe Zéro, Op’Art, Abstraction lyrique, Art brut, Art informel, Colorfield, c’est l’abstraction au grand complet qui révise ses classiques à Bilbao et pas uniquement son hégémonie américaine puisque la scène européenne y trouve une bonne place. Une soixantaine d’artistes pour quatre-vingts œuvres, tel est le ratio de la proposition, réunion de chefs-d’œuvre de Jackson Pollock, Willem De Kooning, Mark Rothko, Kenneth Noland, Frank Stella, Piero Manzoni, Lucio Fontana, Yves Klein, Jean Dubuffet, Vasarely, Jesús Rafael Soto ou encore d’Antoni Tàpies.
Ces trésors se côtoient dans un projet volontairement didactique complété par de petits espaces dévolus au contexte musical et cinématographique, à l’histoire sociale et politique, à l’environnement culturel qui nourrit l’éclatant triomphe de l’abstraction. Certes l’exposition ne bouscule pas les grands canons et critères du genre et reste plutôt sagement dans les clous, mais qui se plaindra de cette rigueur historique à une époque où l’on déplore l’amnésie du public contemporain.
En tout cas, elle offre une belle perspective historique à deux autres grands maîtres de l’abstraction accueillis dans l’architecture de Gehry à partir du 8 octobre : Brancusi et Serra, célébrés à la Fondation Beyeler, s’offrent en effet un détour par le Pays basque espagnol. Serra y est d’ailleurs déjà montré en majesté de façon permanente avec l’impressionnant ensemble de sept sculptures intitulé La Matière du temps, époustouflantes ellipses et spirales qui montrent avec éclat que l’abstraction reste une référence majeure de notre millénaire.
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Magistrale leçon d’abstraction
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Abonnez-vous dès 1 €Musée Guggenheim, Bilbao (Espagne), www.guggenheim-bilbao.es, jusqu’au 8 janvier 2012.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°639 du 1 octobre 2011, avec le titre suivant : Magistrale leçon d’abstraction