BORDEAUX [05.12.13] – Le juge a fait pleuvoir les condamnations à l’encontre des prévenus impliqués dans une affaire de trafic de contrefaçons de meubles et d’objets d’art de créateurs reconnus, mis au jour à Bordeaux en 2008. Tous les membres d’une famille, ainsi que deux artisans ouvriers, ont écopé de peines de prison.
La 5e chambre de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux a rendu sa décision le 4 décembre 2013 concernant un réseau bordelais faisant le trafic de mobilier et d’œuvres d’art contrefaits, et démantelé en 2008. Des peines de prisons, ainsi que de lourds dédommagements et amendes ont été prononcés à l’encontre des prévenus, au nombre de huit, selon l’AFP.
Ouverte en 2008, l’enquête avait révélé que le trafic provenait d’une affaire familiale bien montée, instaurée par Christian Duran, un peintre-copiste reconnu dans le monde de l’art parisien et décédé en juillet 2006. Ses enfants avaient repris le flambeau à sa mort, aidés de deux ouvriers qui réalisaient à leur demande du faux mobilier, qu’ils faisaient ensuite passer pour des productions des créateurs Alexandre Noll, Charlotte Perriand ou Jean Prouvé. L’escroquerie avait été mise au jour grâce à la dénonciation de la fille de Christian Duran, l’avocate bordelaise Géraldine Duran-Blondel, par son associée.
Cette dernière a été reconnue coupable de contrefaçon, complicité d’escroquerie, et de recel, et a été condamnée à 15 mois de prison avec sursis, et au paiement de 50 000 euros d’amende, une peine plus clémente que celle requise par le procureur en octobre 2013, qui avait demandé 3 ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende.
Son frère, Samuel Duran, le plus impliqué dans la commercialisation des contrefaçons, a lui écopé d’une peine de six mois de prison ferme, déjà exécutée dans le cadre de sa détention provisoire selon l’AFP, une peine conforme à la réquisition du procureur.
Le juge a également suivi la réquisition du procureur pour la condamnation de Michèle Duran, la veuve de Christian Duran, qui a été reconnue coupable de recel uniquement, et a été condamnée à un an de prison avec sursis.
Les deux ouvriers, un ébéniste ukrainien sans papiers, et un polonais, qui avaient en charge la production des contrefaçons, ont respectivement été condamnés à un an et six mois de prison avec sursis.
Le juge a également exigé le versement de 124 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles, dont 60 000 euros aux ayants-droit de Charlotte Perriand et 3 000 euros aux ayants-droit de Jean Prouvé.
Le trafic aurait au total rapporté plus d’un million d’euros aux prévenus, qui écoulaient les copies et contrefaçons pour plusieurs dizaines de milliers d’euros, en France mais aussi aux Etats-Unis où une table aurait été vendue à Chicago pour 180 000 dollars notamment.
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Lourdes condamnations dans un trafic de contrefaçons de meubles d'art et d'objets design
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Abonnez-vous dès 1 €Tribunal de grande instance de Bordeaux : - © Photo GFreihalter - 2013 - Licence CC BY-SA 3.0