TEHERAN (IRAN) [20.01.10] – La décision du British Museum de différer le prêt du Cylindre de Cyrus, un célèbre objet archéologique, à l'Iran, suite à des découvertes scientifiques, a provoqué la colère des autorités de Téhéran. Le directeur du patrimoine iranien menace de couper tout lien avec les musées britanniques, et projette de demander à l'UNESCO d'en faire de même.
Depuis plusieurs mois, les relations entre Londres et Téhéran se dégradent progressivement. Dans ce contexte, la décision prise par le British Museum de différer le prêt du Cylindre de Cyrus au musée national iranien menace de prendre de l'ampleur sur le plan diplomatique.
L'Iran accuse le musée londonien d'avoir renié un accord sur le prêt du cylindre cunéiforme, une importante relique de la période perse : l'objet devait faire partie d'une exposition démarrant le 16 janvier 2010, après que le pays a prêté certaines pièces de ses musées pour l'exposition « Forgotten Empire: The World of Ancient Persia » au British Museum en 2005.
Mais en septembre 2009, le prêt du cylindre a été différé par le British Museum pour des « raisons pratiques ».
Début janvier, le musée anglais a annoncé que des découvertes dans ses collections de deux tablettes cunéiformes correspondant au texte du cylindre devaient différer en peu plus le voyage de l'objet en Iran. Une décision qui apparaît, pour les autorités iraniennes, comme une façon de gagner du temps.
« Si nous apprenons que la Grande-Bretagne essaie de gagner du temps sur l'envoi du Cylindre de Cyrus, nous informerons la communauté internationale que l'Angleterre fait entrer la culture dans l’arène politique » a déclaré Hamid Baqaii, directeur des antiquités iraniennes mais également vice-président de la république islamique, au Teheran Times.
Il pourrait demander aux institutions culturelles internationales comme l'UNESCO de revoir elles-aussi leurs relations avec le British Museum.
Ce durcissement du discours est également visible en matière de politique étrangère. Le ministre des affaires étrangères Manouchehr Mottaki a annoncé à la télévision que l'Iran allait « revoir ses liens avec la Grande-Bretagne dans 12 domaines de travail ». « Tous ces domaines de relations sont à l'étude et chaque domaine sera réexaminé conformément aux intérêts nationaux de notre pays » a-t-il ajouté sur une autre chaîne, selon l'agence Reuters.
Si les relations entre les deux pays s'enveniment encore plus, nul doute que le Cylindre ne sera pas envoyé à Téhéran avant longtemps.
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L'Iran durcit ses menaces contre le British Museum
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