L'Etat roumain rachète un Brancusi malgré l'échec d'une collecte publique

"L'oeuvre La Sagesse de la terre, qui fait partie du patrimoine culturel roumain, sera rachetée par l'Etat et exposée dans les collections publiques", a annoncé mercredi le gouvernement.

Bucarest avait fait appel à la générosité et au patriotisme des Roumains en lançant en mars une collecte pour rassembler 6 millions d'euros destinés à financer l'acquisition de l'oeuvre, objet d'une longue saga judiciaire.

Mais au terme de cette collecte, les dons privés s'élèvent à peine à 1,2 million d'euros et l'Etat d'un des pays les plus pauvres de l'UE va devoir débourser le double de ce qu'il avait escompté.

Malgré cet échec, le gouvernement s'est félicité de la "cohésion sociale" créée autour de cette sculpture de Brancusi (1876-1957) qu'on qualifie souvent de "père de la sculpture moderne".

Les oeuvres de l'artiste, arrivé à 28 ans en France où il a habité jusqu'à sa mort, sont plus nombreuses à l'étranger qu'en Roumanie.

Taillée dans la pierre en 1907, La Sagesse de la terre avait été vendue par l'artiste à un ami roumain. Mais en 1957, les autorités communistes l'avaient confisquée pour ne plus jamais la rendre à son propriétaire.

Ses héritiers l'ont récupérée en 2012, au terme de nombreux procès.

Lorsqu'ils ont annoncé leur souhait de la vendre, l'Etat roumain s'est porté acquéreur.

La collecte de fonds a également déclenché une polémique roumano-russe, un don de 100 euros de l'ambassade de Russie, accompagné d'une vidéo qui vantait le rôle de Moscou dans l'histoire de la Roumanie ayant été jugé "offensant" à Bucarest.

En 2009, une sculpture en bois de Brancusi avait atteint aux enchères un montant record de 26 millions d'euros.