ROME (ITALIE) [22.02.12] – Une bataille juridique oppose l’État italien aux héritiers de Cy Twombly, décédé le 5 juillet 2011. Au centre du débat se trouve la fortune laissée par l’artiste, soit 1,2 milliard de dollars (plus de 908 millions d’euros). Les autorités fiscales italiennes accusent le défunt de ne pas avoir payé les taxes faisant suite à la vente d’une quarantaine de tableaux entre 2005 et 2009. PAR CHLOE DA FONSECA
Lorsqu’il est décédé à l’âge de 83 ans, Edwin Parker « Cy » Twombly a laissé derrière lui un patrimoine important : œuvres, immobilier et actifs financiers, le tout s’élèvant à 908 millions d’euros. Les héritiers de cette fortune sont son fils, Alessandro Twombly et la Fondation Cy Twombly de New York.
Mais les autorités italiennes affirment que l’artiste américain, résidant en Italie depuis 1957, n’a pas déclaré la vente de quarante tableaux dont le montant total s’élève à 80 millions d’euros et ne se serait donc pas acquitté des taxes sur ces ventes. En conséquence, le juge d’instruction Pierluigi Balestrieri a ordonné la saisie de 29,2 millions d’euros sur le compte bancaire de Cy Twombly à la Banca Popolare di Bergamo.
Cependant, Alessandro Twombly a indiqué que ces taxes avaient déjà été payées aux États-Unis, tout en précisant que si ce n’est effectivement pas le cas, il serait prêt à rembourser la dette lorsqu’il aura touché sa part de l’héritage s’élevant à 150 millions de dollars (113,5 millions d’euros). Sauf que les fonds financiers de Cy Twombly ne pourront être mis à la disposition d’Alessandro que lorsque toutes les taxes y auront été prélevées.
Le fils de l’artiste est aujourd’hui accusé, avec les conseillers de la Fondation Cy Twombly, Ralph E. Lerner et Thomas H. Saliba, de tentative de « soustraction frauduleuse au paiement des impôts » selon le journal Corriere della Sera. Ils auraient essayé de transférer 3,8 millions d’euros depuis le même compte bancaire du défunt.
Dans ArtEconomy24, l’expert-comptable Franco Dante, des bureaux d’étude Dante & Associati (Turin), explique que : « La convention entre l’Italie et les États-Unis concernant la double imposition admet la taxation du revenu produit dans un État par un professionnel, dans ce cas un artiste, résidant fiscalement dans l’autre État, seulement si l’artiste dispose d’une résidence fixe dans l’État où il a produit le revenu ». Cy Twombly disposait de biens immobiliers dans les deux pays, dont un atelier à New York ; la question est de savoir dans quel pays les œuvres ont été vendues.
La procédure judiciaire devra déterminer dans quel pays doit être versée la totalité des taxes et s’il y a bien eu tentative d’évasion fiscale.
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L’État italien enquête sur les fraudes fiscales de Cy Twombly
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Abonnez-vous dès 1 €Vue d'une exposition d'oeuvres de Cy Twombly - © photo MaMaVe - 2009 - Licence CC BY-ND 2.0